Entrevue avec Pierre- Alain Benoît, 12 juin 2019
Le festival MURAL bat son plein, nous avons voulu poser quelques questions à Pierre-Alain Benoît directeur général de MURAL, en particulier autour du travail de l’artiste phare du festival, Gleo.
Pourquoi Gleo a été choisie comme artiste phare du festival?
L’artiste colombienne a été choisie pour la signature visuelle du festival car son œuvre est très esthétique, très figurative. Les années précédentes, les artistes choisis étaient plus abstraits, ce qui était considéré comme plus facile à intégrer à une identité visuelle évènementielle. Mais cette année nous avons voulu nous éloigner de cette vision et s’orienter vers une identité marquée, l’univers visuel de Gleo, les couleurs qu’elle utilise correspondaient à cette identité visuelle recherchée.
Nous avons aussi voulu mettre aussi une femme à l’honneur. Nous avons pu constater que le nombre de femmes muralistes augmentent depuis les trois dernières années.
Quelle est votre interprétation de l’Univers de Gleo ?
L’environnement visuel de l’artiste s’inscrit dans une tradition récente d’artistes sud-américains qui vont sortir de l’art naïf ou purement politique ce qui a été très présent là-bas, pour utiliser des thématiques sociales, le rôle de la femme dans la société.
Ce qui ressort du travail de Gleo est avant tout la culture sud- américaine avec son côté très coloré, c’est très rare qu’un artiste sud-américain arrive avec une proposition en noir et blanc, très sombre.
Côté technique comment est attribué le mur à l’artiste ?
Tout d’abord, le propriétaire du mur doit être en accord avec l’artiste proposé. Gleo à beaucoup d’expérience dans les grands projets, les grands murs, donc nous avons décidé de lui attribuer une grande surface, certains artistes préfèrent les petits formats. On essaye de s’adapter au mieux à leur envies.
Il y a un grand challenge pour les artistes internationaux, à Montréal il y a une grande proportion de murs en briques ce qui représente un défis supplémentaire.
Quelle équipe entoure l’artiste?
C’est au cas par cas. Généralement, si c’est un petit espace, l’artiste peint et conçoit sa murale seul. Dans les gros projets comme celui de Gleo, l’artiste vient avec son propre assistant, une personne avec qui elle a l’habitude de travailler. Puis si cela est nécessaire, le festival peut fournir des assistants qui sont habituellement des artistes locaux.
Rendez- vous au coin Prince-Arthur et Saint-Urbain pour voir la murale.
Merci à Pierre-Alain Benoît de nous avoir accordé du temps.
© Gléo , crédit photo : Art Public Montréal (2019)