Né en 1933 à Jassy en Roumanie, Sorel Etrog commence sa formation artistique en 1945, puis aux Beaux-Arts de Tel-Aviv où ses parents ont émigré en 1950. En 1958, il y expose en solo et reçoit une bourse pour étudier au Brooklyn Museum Art Institution. L’année suivante, le collectionneur Samuel J. Zacks de Toronto lui fait découvrir cette ville qu’il adoptera. Pendant quatre ans, Sorel Etrog fait des allers-retours à son atelier de New York avant de s’y installer définitivement en 1963.
L’artiste représente le Canada à la Biennale de Venise en 1966. Il réalise des œuvres aussi bien pour le secteur privé que pour la commande publique : l’Expo 67 à Montréal, l’immeuble de la Sun Life à Toronto, le Los Angeles County Museum et le Parc olympique de Séoul en Corée. Les œuvres de cet artiste d’envergure internationale sont présentes partout dans le monde. Sorel Etrog a reçu l’Ordre du Canada en 1994 et a été fait Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres par le gouvernement français en 1996.
Le bronze est le matériau de prédilection de Sorel Etrog qui utilise aussi d’autres médiums. Quelques sculptures sont réalisées dans le marbre. La taille de ses œuvres varie du petit format à l’œuvre monumentale. Ces dernières années, l’artiste ajoute les feuilles de métal laminées à ses matériaux.
Etrog s’intéresse aussi au dessin (graphite, pastel et fusain) et à l’aquarelle, autant pour des croquis préliminaires que comme médium à part entière. Comme dans ses sculptures, les dessins explorent à la fois la mécanique, la biologie et le mélange des deux : corps faits de mécanismes, mains en forme de clés, pures machines, assemblages, labyrinthes et monstres. Comme d’autres artistes de sa génération, Etrog est influencé par les arts primitifs et la machinerie contemporaine. Il les utilise comme deux notes aux combinaisons infinies.
Source : http://www.artpourtous.umontreal.ca/voir/artistes/sorel-etrog/
Une partie de cette œuvre est composée de clés, de morceaux de machinerie imbriqués les uns dans les autres et auxquels s’amalgament des éléments qui semblent organiques malgré leur matérialité de bronze.
Le titre évoque le compositeur Zoltán Kodaly dont la musique novatrice s’inspire des chants folkloriques et populaires hongrois. Ce dernier a joué un rôle de premier plan dans le renouveau de la musique hongroise. La complexité des formes de métal tordu, fruit d’influences diverses et contradictoires, transpose l’idée de la musique de Kodaly. Ceci rejoint la vision artistique d’Etrog, construite autour de tensions entre la linéarité et la volumétrie, entre l’organique et la mécanique.
L’œuvre a été coulée en cinq exemplaires à la fonderie Fond Vincigliata à Florence en Italie. L’Université de Montréal possède l’exemplaire n° 3. S’interpénétrant, se juxtaposant, se conjuguant à différents degrés, les idées de mécanique et de corps humain imprègnent l’œuvre d’Etrog. La dualité est un thème central de sa production, tant picturale que sculpturale.
Les œuvres d’Etrog parlent de la condition humaine, de la beauté tragique de l’homme moderne, hybride d’âme et de technologie, de l’industrialisation. L’articulation dans l’assemblage est le point focal de cet art qui transporte dans un monde de forces rythmées et opposées : le stable et le dynamique, l’artificiel et l’organique, le sensuel et le spirituel.
Dans certaines œuvres, la mécanique domine. Celle-ci sont alors compactes, fermées sur elles-mêmes. Dans d’autres, les formes s’élancent et évoquent plus la forme humaine ou encore la calligraphie, bien que les références à la machinerie soient toujours présentes.