Bernard Séguin Poirier
Issu de Montréal dans ce qui est aujourd’hui le Plateau Mont-Royal, Bernard Séguin Poirier est le quatrième d’une famille de sept enfants, deux filles et cinq garçons. Son père, Marcel Poirier est orfèvre joaillier et sa mère, Rolande Séguin, artiste-peintre et sculpteur. Le couple, originaire de la région de Soulanges à l’ouest de Montréal, s’établit ensuite à Ville-Émard d’où il dessert principalement une clientèle ecclésiastique allant de l’épiscopat québécois jusqu’à l’Europe. Séguin Poirier apprend le dessin, la sculpture, la peinture, l’orfèvrerie avant de se passionner pour l’émaillage des métaux. Vers l’âge de dix-sept ans il s’exile en France pendant une période de 3 ans. Il trouve un emploi à Limoges, le berceau de l’émail sur métaux où il apprend de première main son médium. Initié dès son jeune âge à l’orfèvrerie, il développe immédiatement une véritable passion pour l’art du feu. Dès les premiers essais, il s’engage dans une recherche constante vouée à l’expression de la lumière et des couleurs. Il cherche à maîtriser son médium afin de pouvoir laisser libre cours à son imagination et à sa pleine créativité. À mesure qu’il évolue dans le monde des émaux, Séguin Poirier contribue à l’évolution de cet art ancien en lui donnant une nouvelle direction. L’artiste développe des techniques d’émaillage inédits et innove dans la conception des fours. On lui doit, entre autres, le plus grand four à émaillage au monde équipé d’un plateau sur rails et muni de portes à guillotine. Celui-ci est installé dans son atelier en annexe à sa résidence la maison historique Pierre-Charay, située à Les Cèdres, une ville à l’ouest de Montréal où Séguin Poirier réside avec sa famille en permanence depuis 1969. Définir l’art de Séguin Poirier c’est d’abord la couleur, le rayonnement lumineux pareil à une invitation à lever les yeux vers un ailleurs plus grand; c’est un oiseau blanc qui habite l’œuvre comme un messager de paix et de liberté, la silhouette d’un enfant, d’un musicien; c’est regarder la vie par une fenêtre à travers laquelle il fait toujours beau. Grand humaniste et visionnaire, partager sa joie de vivre à travers son art devient une extension naturelle à sa démarche. Rapidement son enthousiasme pour l’émail sur cuivre se répand dans la communauté par le biais d’ateliers-création impliquant la participation des gens de tous les âges et tous les niveaux de la société. Naquirent alors les projets de grandes murales invitant les communautés publiques et privées à s’unir pour une cause commune : la création d’une petite tuile d’émail sur cuivre individuel qui une fois terminé se greffera à une œuvre collective. Depuis ce jour, plus d’une cinquantaine de murales ont été créés et érigées dans des endroits tels que l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, Le Centre Jeunesse du grand Montréal (quartier des spectacles), CHU hôpital Sainte-Justine, et la liste se poursuit avec plusieurs autres écoles et institutions autant publiques que privées. La carrière artistique de Séguin Poirier est à son apogée; sa dévotion, son énergie et sa passion pour son art se traduisent par une belle longévité tant dans ses projets professionnels que dans ses réalisations collectives.