Patrick Bérubé a obtenu une Maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal en 2005. Finaliste pour le prix Pierre Ayot en 2010 et 2011, son travail a été remarqué sur la scène nationale et internationale par ses participations à de nombreuses expositions et événements majeurs. Notamment, en 2010, lors de l’exposition «Ceci n’est pas un Casino» au Casino Luxembourg, au Luxembourg et à la Villa Merkel en Allemagne. En 2005, il obtenait le prix du jury dans le contexte de la 3e Manifestation internationale d’art de Québec. Il compte également plusieurs séjours en résidence d’artiste dont la résidence du Conseil des arts et des lettres du Québec en Espagne, en 2009, à Paris, en 2007 et à Bordeaux, en 2011. Il a réalisé sa toute première exposition solo à New York en janvier 2013. Membre Actif de la galerie Clark, il est aussi membre fondateur du collectif Pique-Nique. Depuis 2010, il a réalisé trois œuvres d’intégration à l’architecture. Il pratique essentiellement en sculpture, en installation et intervention publique. L’espace et le lieu sont très importants dans son travail, autant dans le processus de création que dans l’œuvre elle-même. Il questionne nos comportements et nos réactions face à différentes situations d’impuissance et de vulnérabilité. Créant des anomalies, des discontinuités, qui déstabilisent, qui surprennent et qui tentent d’amener le promeneur à s’arrêter et à se questionner sur ces irrégularités.
Description de l'oeuvre
La grande sculpture circulaire au centre évidé, réalisée en aluminium par Patrick Bérubé en façade de l’école primaire Christ-Roi, se révèle un signal fort qui en marque l’entrée. Elle devient un point de rencontre des usagers, qui inclut un banc qui leur est destiné. L’implantation en biais de cet anneau permet d’en faire le tour et ainsi d’en découvrir les éléments gravés ou découpés sur toutes ses faces. L’ajout d’une chaise droite de couleur bleue, fixée à l’envers en haut du cercle, accueille des livres et une flûte à bec qui rappellent des matières enseignées. Par sa rondeur et la position inversée de la chaise, l’œuvre suggère une roue et son mouvement dans le temps, ainsi que les apprentissages scolaires.
En complément de la forme simple de la sculpture, l’abondance de signes gravés ou découpés dans les surfaces intérieures et extérieures complexifient l’œuvre. Ils forment de nombreux rébus, d’où le titre À propos de ce qui se passe traduit du latin. L’artiste y grave de nombreux mots usuels qu’il faut associer aux motifs découpés : des noms d’animaux et d’objets du quotidien comme coccinelle, poney, mille-feuilles et papier, ainsi que des adjectifs, des verbes et des chiffres dont saccadé, dépanner et 1000. Par exemple, l’inscription « parapluie » incite le spectateur à repérer les images qui la composent – les traces de pas, le rat et la pluie – afin de compléter le rébus. Ces images d’objets et ces jeux de mots ludiques et instructifs permettent ainsi à l’élève, au personnel et au passant de construire leur propre récit du quotidien.
Un autre aspect intéressant de cette œuvre réside dans les liens qu’elle tisse avec son environnement. D’abord, la trouée de la sculpture donne un accès visuel immédiat au bâtiment et au paysage. Puis, le rapport des couleurs complémentaires – le bleu de la chaise et l’effet orangé du parement de l’entrée, avec ses panneaux jaunes, rouges et oranges – crée un jeu coloré subtil. De plus, le fini miroir des motifs découpés dans la sculpture reflète tant la lumière changeante que les couleurs à proximité, entre autres les bleu, jaune, rouge et orange. Avec ses jeux de mots, la sculpture s’adresse à tous les curieux. À vous de jouer.