À la fois architecte et artiste, Hal Ingberg termine son baccalauréat en architecture à l’Université McGill, en 1985. Il complète sa formation par une maîtrise en architecture au Southern California Institute of Architecture, à Los Angeles, qu’il obtient en 1988. Hal Ingberg est connu pour son travail architectural et ses recherches sur la couleur. Il est l’auteur d’œuvres d’art public, dont Katsu pour le Théâtre de Quat’Sous à Montréal, en 2009, et Papa pour la Commission de la capitale nationale à Gatineau, en 2010.
Description de l'oeuvre
L’œuvre Chromazone, constituée d’un mur de verre, est située dans le hall de la bibliothèque Benny du Centre culturel de Notre-Dame-de-Grâce. La paroi, offrant une vue plongeante sur le foyer du rez-de-chaussée, permet une expérience perceptuelle liée à la transparence et au pouvoir réfléchissant d’un verre renfermant de multiples couches de pellicules d’oxydes métalliques colorés. Au cœur du complexe communautaire, l’œuvre décline ses teintes et ses effets aux profondeurs variables, selon les déplacements et la proxémique opérante, qu’elle soit perçue en contre-plongée du hall du rez-de-chaussée ou observée à distance plus intime de la terrasse dont elle compose l’un des murs.
Agissant comme un trompe-l’œil iridescent, l’œuvre de verre dichroïque crée un élément architectural vivant et énigmatique qui amènerait le visiteur à se questionner sur la science de ces fluctuations. Ainsi, au-delà du désir premier d’offrir une expérience purement sensorielle permettant au visiteur de s’approprier l’espace collectif, l’architecte énonce l’intention secondaire d’étendre la notion de réflexivité à la réflexion intellectuelle qu’elle suscite. Selon cette dualité de lecture, rappelant par ailleurs la double fonction du centre culturel, Hal Ingberg a eu recours à la division du verre par un meneau horizontal et à un jeu d’inversion diagonale provoquant des effets décalés additionnels. Quoique grisant, par la mouvance de son spectre lumineux, le dispositif prend place au cœur d’un organe d’étude, la bibliothèque, bouclant ainsi le fil reliant l’expérience de l’œuvre à sa lecture critique.
« Puisque nous sommes naturellement intrigués par nos propres réflexions et parce que ces réflexions fragmentées renverront des rendus instables de ces apparences, notre attention est aisément mise en éveil, encourageant ainsi une forme d’engagement envers l’œuvre. L’œuvre générera des rendus complexes et ambigus de la couleur et une réflexion somptueusement instables, créant en soirée, un “happening” spectaculaire et captivant. » – HAL INGBERG