Diplômé en architecture de McGill et de Yale, Melvin Charney (Montréal, 1935-2012) repense les interactions entre l’image, la mémoire et les lieux urbains. Son travail, oscillant entre l’architecture et les arts visuels, se retrouve dans de nombreuses collections nationales et internationales, dont celles du Musée des beaux-arts du Canada, du centre Georges-Pompidou et du Fonds national d’art contemporain à Paris, et a été l’objet de plusieurs rétrospectives (Musée d’art contemporain de Chicago, 1982; Centre canadien d’architecture, 1991; Musée d’art contemporain de Montréal, 1979 et 2002). Les installations permanentes, Monument canadien pour les droits de la personne à Ottawa et Le jardin du Centre canadien d’architecture en 1990, comptent parmi ses projets d’art public les plus importants.
Description de l'oeuvre
Situé au cœur de Montréal, cet ensemble sculptural est formé de trois tours et d’un ensemble de caniveaux chevauchés par sept petits ponts. Ces éléments architecturaux et paysagers sont intégrés à la place Émilie-Gamelin dans une composition qui rappelle des éléments du paysage de la ville, que ce soit l’architecture, le mont, les plaines ou l’eau. Alors que les sculptures représentent des gratte-ciel du centre-ville, les ruisseaux évoquent quant à eux les eaux souterraines qui coulent naturellement du mont Royal au Saint-Laurent.
Conformément à la vocation d’un parc urbain, qui est d’insérer des éléments naturels dans le cadre fonctionnel et rationnel de la ville, l’œuvre effectue une synthèse d’éléments antithétiques. Entre minéral et végétal, entre nature et culture, l’œuvre harmonise les particularités topographiques, architecturales et culturelles du lieu. Comme le remarque Charney lui-même, « le registre du visible se concrétise dans la juxtaposition ».