Lara Kramer est une performeuse, chorégraphe et artiste multidisciplinaire d’origine mixte oji-cree et coloniale, qui a grandi à London, Ontario. Elle vit et travaille à Tiohtià:ke/Mooniyang/Montréal. Au cours des douze dernières années, son travail chorégraphique, ses recherches et son travail sur le terrain ont été fondés sur les relations intergénérationnelles, le savoir intergénérationnel et les impacts des pensionnats indiens au Canada. Ses créations sous forme de danse, de performance et d’installation ont été présentées partout au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Martinique, aux États-Unis et au Royaume-Uni.
Lara Kramer a été nommée Protectrice des droits de la personne par le Centre commémoratif de l’Holocauste à Montréal (2012) à la suite de la tournée nationale de son œuvre Fragments, une performance inspirée des histoires de sa mère et de son expérience en tant que survivante des pensionnats indiens au Canada. Elle a reçu de nombreux prix, reconnaissances et récompenses pour son travail en tant qu’artiste émergente et établie. Lara Kramer a participé à plusieurs résidences, notamment au Indian Residential School Museum of Canada à Portage la Prairie au Manitoba et est artiste en résidence à Dancemakers (2018 à 2021).
Description de l'oeuvre
La présente édition de Dazibao satellite résulte d’un partenariat spécial avec le MAI (Montréal, arts interculturels). In Blankets, Herds and Ghosts est une nouvelle œuvre de l’artiste multidisciplinaire et chorégraphe Lara Kramer.
Deux billboards, situés au Café Cherrier et au Marché Bonsecours, présentent des images de Lara Kramer enveloppée dans une Couverture de traite conçue et fabriquée en collaboration avec sa mère et artiste, Ida Baptiste. Les images ont été créées en collaboration avec le photographe Stefan Petersen. Les billboards sont accompagnés d’un podcast réunissant des conversations entre Lara Kramer, Ida Baptiste, ainsi que l’ainé anishinaabe Emerson Nanigishki’ing. À ces entretiens, s’ajoutent un texte de prière et un texte relatant l’histoire de la Couverture de traite et de la Robe à clochettes.
« Il s’agit d’une pratique faite de labeur, d’amour et de mobilité. Une pratique qui travaille avec nos mains douces, nos mains dures, nos mains d’ancêtres. Une pratique de partage, dans la mesure où la filiation nous place en relation avec les voix passées, présentes et futures, les territoires, les uns et les autres, les souvenirs, les traditions, les histoires, les matériaux, les sons et les esprits. Cette pratique s’inscrit dans la durée mais offre une expérience de non-temps. Elle propose un rythme et une invitation à l’incarnation, un rapport à la prière, à la guérison, à la création, à la mémoire et à la réflexion sur le passé, le présent et l’avenir. Une pratique pour approfondir la connaissance intergénérationnelle qui vient de ma mère, de mes enfants, de ma famille et de mes proches, tous en dialogue les uns avec les autres. (…) » — Lara Kramer