Né à Black Lake, cet artiste québécois formé à l’Université d’Ottawa et à l’École des beaux-arts de Montréal dans les années 1950 est reconnu pour avoir chamboulé des traditions bien ancrées au Québec, notamment par le biais de son engagement politique et de son travail sculptural.
Sa carrière longue et prolifique a été ponctuée de projets d’envergure dans l’espace public, notamment : L’humain, sculpture commandée par l’École des arts et métiers d’Asbestos (1963), Québec libre!, sculpture-fontaine de l’Embarcadero de San Francisco (1971), de même que Justice, œuvre contre l’apartheid réalisée pour le Palais de justice de Québec (1983).
Sise au square Saint-Louis, La Sainte Trinité expose trois morceaux – probablement des pièces de turbines – récupérés d’un ferrailleur. Disposées sur des tiges d’acier rattachées à un socle, ces pièces mécaniques, qui apparaissent comme arrachées et déchirées de leur contexte industriel, prennent par ce déplacement et cette mise en exposition un autre sens. Elles provoquent la rencontre improbable de l’art, de l’industrie, de l’urbanité et de la nature dans cet espace vert au cœur du Plateau-Mont-Royal.
L’œuvre représente bien l’inventivité dont fait preuve l’artiste. Il utilise ici des pièces mécaniques découpées de manière à leur attribuer une qualité et une fonction esthétiques. Par ailleurs, La Sainte Trinité témoigne tout autant de l’exploration de nouveaux matériaux qui a cours à l’époque et à laquelle Vaillancourt prend part. L’œuvre illustre ainsi une étape importante du développement de la sculpture au Québec.