Pierre Yves Angers est né à Montréal, en 1949. À la suite de ses études en arts au cégep du Vieux Montréal, il expose à plusieurs reprises à Montréal et à New York. Il est également vice-président du Conseil de la sculpture de 1988 à 1990.
Le sculpteur s’intéresse à la morphologie du corps humain. Les deux œuvres qui se trouvent dans l’espace public montréalais, Le malheureux magnifique et Les clochards célestes, rendent compte de ces préoccupations esthétiques.
L’œuvre Le malheureux magnifique est devenue au fil du temps un repère visuel important à l’entrée du Quartier latin. La sculpture imposante réalisée à partir d’une structure d’acier recouverte d’une couche de ciment blanc représente un personnage plus grand que nature.
Recroquevillée, la figure schématique est, depuis des années, l’objet d’interprétations diverses. L’homme, dont la tête repose sur les genoux et les mains couvrent la nuque, traduit en effet l’univers psychologique de cet être qui devient le personnage d’une fiction à construire. L’unité dans le matériau, dans la texture et dans la couleur de cette œuvre sert autant à interpeler le spectateur qu’à mettre en évidence la dimension sensible de la forme et de ce qu’elle évoque. Libre alors au spectateur de l’imaginer victime de réclusion sociale, triste ou simplement méditatif.
La phrase choisie par l’artiste pour accompagner la sculpture, quant à elle, tend à détourner l’attention de ce personnage fictif vers le spectateur et sa propre condition psychologique : « À ceux qui regardent à l’intérieur d’eux-mêmes et franchissent ainsi les frontières du visible. »
Inspirée du Penseur de Rodin, comme d’autres de ses œuvres, cette sculpture reste à ce jour l’une des plus marquantes de la carrière d’Angers.