José Planes (1891-1974) est issu d’une famille d’agriculteurs. Inspiré par les figurines des crèches de Noël de la région de Murcie en Espagne, il travaille l’argile depuis son plus jeune âge. Planes intègre, à titre d’apprenti, l’atelier d’Anastasio Martínez et complète sa formation artistique à Valence et à Madrid. Il exécute plusieurs bustes de femmes pendant sa jeunesse, dont celui de sa mère qui lui vaut, à 20 ans, le premier prix du Cercle des beaux-arts de Murcie. Sa carrière comme sculpteur prend son véritable envol à l’occasion d’une exposition à l’Ateneo, où ses pièces se font remarquer. En 1927, Planes s’établit à Madrid afin de s’insérer dans la trame artistique de son époque. Six ans plus tard, il met sur pied une école de métiers d’art à son retour à Murcie.
Description de l'oeuvre
Le buste d’Isabelle la Catholique est installé au parc Sir-Wilfrid-Laurier, face à l’avenue Christophe-Colomb. C’est le consul général d’Espagne qui remet cette œuvre à la Ville de Montréal, au nom de l’Institut de culture hispanique de Madrid, à l’occasion du 467e anniversaire de la « découverte » de l’Amérique par Colomb.
Dans ce bronze, la souveraine porte les insignes royaux : la couronne, la croix dans la coquille de l’Ordre de Santiago et la croix fleurdelisée de l’Ordre de Calatrava. Il s’agit d’un buste aux airs gothiques, par la coiffure et les vêtements, peut-être l’aboutissement de la consécration du sculpteur José Planes à la réalisation d’images religieuses, après la Guerre civile espagnole. Sur le plan iconographique, le sculpteur semble s’être inspiré du portrait d’Isabelle peint par l’artiste espagnol Luis de Madrazo, au XIXe siècle. Le regard de la reine se fait perçant, décidé et figé sur l’horizon, comme si elle pouvait apercevoir les côtes du Nouveau Monde, tout en dialoguant avec son acolyte Colomb. Le traitement des lignes et la texture du buste ne sont pas sans rappeler l’influence du sculpteur français Auguste Rodin sur l’œuvre de Planes.