Né en 1878 à Sainte-Élizabeth-de-Warwick, dans la région des Bois-Francs, Alfred Laliberté reçoit une formation au Conseil des arts et manufactures à Montréal et, à 23 ans, part étudier à la prestigieuse École des beaux-arts de Paris. Il rentre au Canada en 1907 et devient professeur à l’École des beaux-arts de Montréal en 1922.
Créateur prolifique, il réalise plus de 920 sculptures. Certaines représentent des personnages importants de l’histoire, dont les statues des pères Brébeuf et Marquette à Québec, alors que d’autres évoquent plutôt des traditions rurales et des légendes, comme la série de bronzes commandée par le gouvernement québécois en 1928. Il a longtemps été considéré comme « le sculpteur national ».
Description de l'oeuvre
L’œuvre est constituée de cinq grandes figures de bronze installées sur un piédestal en granit blanc. L’ensemble mesure un peu plus de 9 mètres de hauteur. Au sommet, saint Joseph porte Jésus au bras et tient un lys à la main, son principal attribut. À leurs pieds se trouvent quatre anges, soit les allégories de l’Église, de la Sciences, du Travail et de la Patrie. Diverses inscriptions faisant référence à saint Joseph sont gravées sur le socle. Fait intéressant, Alfred Laliberté, qui était adepte de l’autoportrait, aurait vraisemblablement donné ses traits au visage de saint Joseph!
Alors que la crypte de l’Oratoire a été inaugurée en 1917 et que les jardins sont en cours d’aménagement, par l’intermédiaire des architectes maîtres d’œuvre du projet Dalbé Viau et Alfonse Venne, Alfred Laliberté se voit attribuer la commande du monument en 1922. Le dessin du piédestal est revu par Venne. Laliberté produit des modèles en glaise des statues et les plâtres sont présentés pour approbation avant la fonte. La bénédiction du monument a lieu le 10 juin 1923 devant une foule estimée à 30 000 personnes. Il s’agit de l’une des rares œuvres religieuses monumentales du sculpteur.
L’inscription principale du socle « ITE AD JOSEPH » se traduit comme suit : « Allez à Joseph ». Elle fait référence à Joseph, fils de Jacob et de Rachel dans la Genèse, dont le destin est comparé à celui de saint Joseph, le protecteur de l’Enfant Jésus. Ainsi, à l’instar du fondateur de l’Oratoire, saint frère André (1845-1937), le monument invite les pèlerins et les visiteurs, sans distinction d’âge, de genre, de nationalité ou de religion, à adresser leurs prières et leurs demandes à saint Joseph. L’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal se voulant être un havre de beauté, de paix et d’espérance en plein cœur de la ville de Montréal.