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Crédit photo: Guy L'Heureux, 2013
Monument au frère Marie-Victorin
1951
SylviaDaoust
1902 - 2004
Née à Montréal, Sylvia Daoust étudie le dessin et la sculpture au Conseil des arts et manufactures et ce dès 1915, alors qu’elle n’a que 13 ans. Première femme à s’inscrire à l’École des beaux-arts de Montréal, elle est diplômée en 1929. Elle remporte, ex æquo, le premier prix du concours interprovincial organisé par Lord Willingdon, le vice-roi canadien.
De 1943 à 1968, elle devient professeure à l’École des beaux-arts de Québec, puis à l’École des beaux-arts de Montréal. Elle y enseigne le dessin, l’anatomie, le modelage et la sculpture sur bois et sur pierre. Elle est membre de l’Académie royale du Canada, de l’Ordre du Canada et de l’Ordre national du Québec. Elle a participé à plusieurs expositions au Canada, en Italie et aux États-Unis.
D’abord sculpteure, Sylvia Daoust a aussi pratiqué le dessin, la gravure et la peinture. Sa première commande importante est le bronze du frère Marie-Victorin figurant à l’entrée du Jardin botanique de Montréal en 1951. À l’époque, plusieurs sont offusqués qu’une femme soit choisie pour la réalisation de cette sculpture.
Sa rencontre avec Dom Bello, l’architecte de l’Abbaye de Saint-Benoît-du-Lac, sera déterminante pour sa carrière. Celui-ci lui demande de travailler à la décoration de l’Oratoire Saint-Joseph avec le sculpteur français Henri Charlier. La carrière artistique de Sylvia Daoust est longue et prolifique. Son œuvre compte des portraits, des bustes, des médailles, des sculptures sur bois, sur pierre et des bronzes, dont ceux de Nicolas Viel sur la façade de l’Assemblée nationale, Marguerite Bourgeois et Marguerite d’Youville à la basilique Notre-Dame, Jeanne d’Arc à l’Oratoire Saint-Joseph, la Vierge Marie, Reine de l’Univers dans l’abside de la cathédrale Marie-Reine-du-Monde. L’œuvre de Sylvia Daoust appartient à une période de renouveau de l’art religieux. L’artiste a aussi réalisé quelques œuvres abstraites, pour elle-même. Elle admirait le travail d’Henry Moore et l’audace d’Armand Vaillancourt qui fut l’un de ses élèves.
Le monument représente le frère Marie-Victorin debout, dans une pose discrète et familière, classique de la statuaire occidentale. Le frère arbore l’attitude du marcheur : le pied droit en avant, comme s’il déambulait tranquillement dans les allées du Jardin botanique. Portant robe et calotte, costume typique des frères des Écoles chrétiennes, il retient de sa main droite la cape qui le recouvre et de l’autre protège une sarracénie pourpre, sa fleur préférée. Sa pose traduit, dans les termes les plus simples, toute une vie de recherche et de travail passionnée pour réaliser l’inventaire et l’étude de la flore québécoise. La sculpteure Sylvia Daoust a exprimé dans ce portrait, réalisé à partir de photographies anciennes, les deux passions dominantes de cet homme : la religion et la botanique. Elle a su saisir dans le bronze une facette importante de la personnalité du frère Marie-Victorin : celle de l’intellectuel qui a contribué de manière déterminante à l’avancement de la recherche scientifique au Québec.