Né en 1878 à Sainte-Élizabeth-de-Warwick, dans la région des Bois-Francs, Alfred Laliberté reçoit une formation au Conseil des arts et manufactures à Montréal et, à 23 ans, part étudier à la prestigieuse École des beaux-arts de Paris. Il rentre au Canada en 1907 et devient professeur à l’École des beaux-arts de Montréal en 1922.
Créateur prolifique, il réalise plus de 920 sculptures. Certaines représentent des personnages importants de l’histoire, dont les statues des pères Brébeuf et Marquette à Québec, alors que d’autres évoquent plutôt des traditions rurales et des légendes, comme la série de bronzes commandée par le gouvernement québécois en 1928. Il a longtemps été considéré comme « le sculpteur national ».
Description de l'oeuvre
Ce monument est dédié aux douze patriotes morts sur l’échafaud de la prison du Pied-du-Courant, à l’hiver 1838-1839, dont les noms figurent sur chacune des faces du piédestal : Joseph-Narcisse Cardinal, Amable Daunais, François-Marie-Thomas Chevalier de Lorimier, Pierre-Théophile Decoigne, Joseph Duquette, François-Xavier Hamelin, Charles Hindelang, Pierre-Rémi Narbonne, François Nicolas, Joseph-Jacques Robert, Ambroise Sanguinet et Charles Sanguinet.
Dans les années 1990, le monument a été déplacé à l’angle de la rue Notre-Dame et de l’avenue De Lorimier, afin de correspondre à l’emplacement approximatif du lieu de pendaison des patriotes. L’ensemble du monument est construit selon un mode pyramidal : piédestal triangulaire se terminant par une pointe formée par la main tendue d’une figure allégorique agenouillée. Il s’agit de La Liberté aux ailes brisées, représentée, comme le veut la tradition, par un personnage féminin brandissant une chaîne brisée. Elle est à la fois allégorie de l’échec et symbole de la gloire et de la victoire morale des vaincus. Sa robe en lambeaux rappelle la violence du combat et sa position à genoux, la défaite; le bras droit levé et la chaîne brisée rappellent que ce combat n’a pas été vain et que le geste des patriotes leur vaut de passer honorablement à la postérité pour la conquête des libertés constitutionnelles des Canadiens français. Sur chacune de ses faces, le piédestal est rehaussé d’un bas-relief en bronze, en forme de médaillon, portant les effigies de trois des patriotes, soit celles de Chevalier de Lorimier, de Louis-Joseph Papineau et de Wolfred Nelson.