Heinrich Streubel, d’origine allemande, était architecte à l’agence de Paul H. Lapointe. En 1962, en collaboration avec son collègue Harry B. Hollander, il dépose un brevet pour des panneaux de verre décoratifs.
Description de l'oeuvre
La sculpture se trouve au centre de l’allée centrale menant au centre du Plateau, et la murale marque l’entrée de l’édifice. Un lien visuel fort existe entre les deux composantes de l’œuvre grâce à l’utilisation d’un même motif, celui de la figure humaine, pour la sculpture et la murale.
La sculpture est constituée de trois formes de béton, avec agrégats de quartz, qui s’entremêlent. Ces formes se rapprochent d’une abstraction géométrique, mais laissent percevoir des silhouettes humaines, représentant possiblement une famille. La murale affiche une silhouette analogue, mais la traite en deux dimensions. Claude Théberge avait réalisé à l’époque un recouvrement de tuiles colorées (rouge, orange, jaune, noir et blanc) qui s’insérait entre les personnages en relief de la murale. Ce recouvrement fut enlevé, et maintenant la murale est uniquement composée de son matériel de base, le béton.
Comme l’explique Danielle Doucet, professeure en histoire de l’art, ce style d’intégration à l’architecture est symbolique des années 1960 : « En effet, des œuvres murales publiques non commémoratives ont pris place dans tous les secteurs d’activité du grand secteur tertiaire de l’administration publique québécoise, alors en croissance. […] Ces œuvres sont situées dans les lieux emblématiques du développement social de l’époque et dans les édifices dont l’architecture relève du mouvement moderne[1]. » De fait, l’architecture entière du bâtiment concorde avec cette esthétique moderne.
[1] Danielle Doucet, « Art public moderne au Québec sous Maurice Duplessis : Les œuvres murales non commémoratives », dans The Journal of Canadian Art History / Annales d’histoire de l’art canadien, 10, no 2, 1998, p. 47