Né à Montréal, Pierre Leblanc vit et travaille à Val-David depuis 1974. Il s’est initié à la sculpture en travaillant à la Fonderie expérimentale de Pierrefonds, où il côtoyait les sculpteurs André Fournelle et Armand Vaillancourt.
Ses œuvres sont exposées régulièrement en Amérique du Nord et en Europe et font partie de plusieurs collections publiques, notamment : Musée du Bas-Saint-Laurent, Musée national des beaux-arts du Québec et Musée d’art contemporain de Montréal. En 2011, le Musée d’art contemporain des Laurentides présentait Signes et repères, une exposition individuelle de ses travaux récents. Leblanc a également réalisé de nombreux projets en art public un peu partout au Québec.
Description de l'oeuvre
L’œuvre a été créée spécifiquement pour s’intégrer au terrain extérieur du musée de Lachine, tel qu’en témoigne l’incrustation du muret dans le dénivelé du sol. Au sommet du monticule ainsi soutenu, deux poutres de métal peintes gris-bleu semblent plantées à angle dans le sol. Passant entre les deux poutres, une série de grosses pierres trace une ligne d’ouest en est sur le talus.
Leblanc a réalisé cette œuvre à son retour d’un voyage à Arles, en France. Elle fait référence au pont d’Arles, autrefois nommé le pont de Langlois. Plusieurs œuvres de l’artiste trouvent leurs prémisses dans l’histoire de l’art et de la littérature. Ici, il s’approprie, à la suite de Vincent Van Gogh, un sujet (le pont) et en explore les possibilités plastiques. Si le peintre néerlandais s’était concentré sur la couleur en peignant le pont Langlois sous différents éclairages, Leblanc, un siècle plus tard, effectue à son tour un transfert et du coup, les poutres de bois deviennent des poutres d’acier. Le sujet est dès lors réinterprété selon les préoccupations d’un sculpteur qui s’attache aux propriétés physiques des matériaux, bruts ou transformés, aux techniques de construction et d’assemblage, et aux lois qui les régissent : force et poussée, torsion, poids et portée, tension, compression.