Née à Pittsburg, Pennsylvanie, États-Unis, Catherine Widgery a obtenu son diplôme de l’université Yale en 1975. Depuis, ses sculptures interpellent les sens des spectateurs notamment par leur intégration de la lumière et du vent.
Ses projets d’art public actualisent quant à eux le rapport nature-culture de l’homme et favorise son intégration à l’environnement, comme c’est le cas pour Light Storm (2005), réalisé au centre des arts de Mesa en Arizona, et Pass Through The Land (2001), à Denver au Colorado.
Sur la promenade du bord de l’eau jouxtant le Saint-Laurent, à LaSalle, est érigée une tour métallique traversée d’une forme rappelant un bateau et d’un dispositif faisant tournoyer au gré du vent les quatre pales d’une hélice.
Widgery s’inspire ici de l’un des monuments historiques les plus importants de l’arrondissement, l’imposant moulin à vent construit par William Fleming en 1927, pour rendre hommage à l’héritage industriel du lieu. L’œuvre témoigne cependant davantage des développements modernes de LaSalle par cette structure qui rappelle l’ingénierie de la ville, ses ponts environnants et ses pylônes d’électricité. De ce fait, la sculpture se présente comme un phare qui indique la présence conjointe du présent et du passé.
Cette évocation du développement industriel n’exclut pas pour autant une interprétation plus humaniste de l’œuvre. Ainsi, pour l’artiste, « comme le vieux moulin aujourd’hui, le langage visuel de Bateau à vent est plus symbolique que littéral. Il se prête également à de multiples interprétations dont celle de l’illustration du dilemme de la condition humaine, [soit] notre pensée humaine [qui] s’oppose à nos élans intuitifs » – Catherine Widgery, 1990 1.
1. « Catherine Widgery », dans Sculpture : Séduction 90 : Le Rayonnement D’un Art Dans Les Jardins Municipaux de la Communauté Urbaine de Montréal, sous la dir. de Janou Gagnon, Montréal, Conseil de la sculpture du Québec, 1990, p. 36.