Depuis 2013, trois œuvres de la collection du Musée d’art contemporain ont pris racine sur le site extérieur de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, près des boulevards Rosemont et de l’Assomption. Ce prêt du Musée est un projet visant à faire rayonner le travail des artistes à la grandeur de l’île. Pour l’hôpital, cette initiative va de pair avec le programme de la Fondation HMR qui intègre en ses murs une riche collection d’œuvres d’art contemporain pour le bien-être de ses patients et visiteurs.

Sans titre d’Ivanhoë Fortier

Afin de souligner le tout nouveau Musée d’art contemporain en 1965, le Ministère des Affaires culturelles du Québec initie le Symposium international de sculptures du Québec, manifestation majeure de sculpture prenant place dans les jardins et ateliers du musée, à l’époque au Château Dufresne. Neuf sculpteurs de renommée sont invités à concevoir, sous le thème du métal découpé et soudé, des œuvres destinées à intégrer la collection du Musée. Ivanhoë Fortier crée Sans titre sous le principe de la sculpture « habitable » élaboré par l’artiste dès le début des années 1970.

Study « CANADA SCREEN » Expo 67 de Gord Smith

Cette sculpture de 1965 est une étude pour l’oeuvre Canada Screen, une muraille commandée par le gouvernement canadien pour son pavillon à l’Exposition universelle de 1967. Ce mur aux formes éclatées, mesurant 33 mètres de long par 3 mètres de hauteur, était la première impression que les visiteurs avaient sur les lieux de l’Expo. Le prototype a lui aussi été créé dans le cadre du Symposium du Québec. Le prêt du MAC permet à l’étude de Gord Smith et à l’œuvre Sans titre de retrouver attache à leur premier lieu d’exposition dans l’est de Rosemont–La Petite-Patrie.

Vent de Jean-Pierre Morin

Depuis le début des années 1980, Jean-Pierre Morin centralise sa pratique sur une recherche poussée de la forme et de la ligne pure et du rapport qu’elle entretient avec l’espace, s’inspirant ainsi des idéologies minimalistes et conceptuelles défendues par ses prédécesseurs américains Donald Judd, Robert Morris et Sol LeWitt. La notion d’instabilité fait partie intégrante des œuvres publiques de l’artiste. Dans Vent, le déséquilibre naît des deux éléments opposés; le vent, représenté par la spirale et le feu, cette masse aux arêtes pointues et anguleuses qui illustrent les flammes. On peut percevoir un caractère ludique de la lourdeur des éléments d’acier qui constraste avec le thème vaporeux évoqué. On pourrait même penser que ces deux éléments, pesant chacun 400 livres, pourraient avoir atterri là par hasard, tels des météorites.

Vent fut exposée pour la première fois à l’extérieur du Musée de Lachine à l’automne 1986. Le jardin de sculptures à Lachine présente également l’œuvre La pierre et le feu, dans laquelle on retrouve une composition aux angles aigus.

Photo de couverture: Vent, Jean-Pierre Morin
© Jean-Pierre Morin (2015)
Crédit photo : Richard-Max Tremblay (2014)