Ce 25 mai, la rue Jeanne-Mance prend vie avec l’installation de l’œuvre d’art public Où boivent les loups, de l’artiste Stephen Schofield.
La proposition de l’artiste a été retenue lors d’un concours organisé par le Bureau d’art public de la Ville de Montréal en 2012. Il s’agit d’une commande réalisée dans le cadre du projet d’aménagement du pôle de la Place des Arts, financé par la Ville de Montréal et les gouvernements du Québec et du Canada, en partie dans le contexte de la Politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement des bâtiments et des sites gouvernementaux et publics (dit 1 %).
Loin d’être homogène, Où boivent les loups se décline en cinq scènes singulières, certaines abstraites et d’autres figuratives, composant un tout narratif qui renvoie à différentes disciplines de l’univers du spectacle.
La première pièce, La directrice et le figurant, est composée de deux personnages de bronze : une metteure en scène assise sur une chaise et un comédien, d’une nudité toute simple, en équilibre sur une autre chaise, imitant le geste de la femme.
L’effigie et les enfants présente cinq sculptures en bronze d’enfants portant la gigantesque effigie d’un personnage : une coquille vide faite d’un assemblage de plaques d’acier.
La cadence est une suite de motifs d’aluminium rappelant la main. La répétition de ceux-ci fait référence à un mouvement décomposé de la main : à l’applaudissement.
Deux énormes paires de mains creuses, en béton et percées pour laisser pénétrer la lumière ambiante composent la scène Le petit théâtre. L’intérieure des mains est accessible et on y voit des détails de mains d’enfants. Enfin, la sculpture L’équilibriste est faite d’un personnage en équilibre sur une main, sur un mât d’aluminium.
La diversité des sculptures et des scènes invite les visiteurs à investiguer sur ce qui les relie. De même, le titre de l’œuvre, Où boivent les loups, pousse à la réflexion, car il n’est pas à la forme interrogative, mais plutôt affirmative. Schofield nous fait-il la narration de l’endroit où s’abreuve l’animal ? Si oui, de quel loup et de quelle source nous parle l’artiste dans cette œuvre ? « À travers la narration de cette œuvre, mon but était de partager le plaisir d’explorer la matière de l’objet sculptural en témoignant de mon empathie pour la figure humaine. Le titre, extrait d’un poème de Tristan Tzara, l’un des premiers dadaïstes, est une métaphore du défi et du risque, puisée en eaux profondes pour créer une œuvre forte. L’image de la rivière, où les loups viennent boire, correspond à la rue Jeanne-Mance que longent les cinq sculptures. » – S. SCHOFIELD