Né à Toronto, Bill Vazan est un artiste pluridisciplinaire qui vit et travaille à Montréal depuis 1957. Il a obtenu sa formation au Ontario College of Art de Toronto, à l’École des beaux-arts de Paris et à l’Université Sir George Williams de Montréal.
Vazan est l’artiste canadien qui s’est consacré le plus longtemps à la production de land art au Canada. Plusieurs de ses pièces se trouvent sur le territoire québécois, dont Outikan Meskina à Chicoutimi, en 1980, et Réduire à Mont-Tremblant, en 2003, de même qu’à l’étranger, comme Pierre ardente en Israël, en 1987, et Worldworks au Chili, en 2005.
Description de l'oeuvre
Reprenant l’esprit de la première œuvre, Vortexit II entretient une relation particulière avec son environnement. Entre le lac Saint-Louis et le canal de Lachine, deux séries de pierres naturelles de dimensions croissantes disposées le long d’un sentier courbe convergent vers un édicule, composé de trois piliers et de deux linteaux, que l’on peut traverser.
Le mot vortex désigne les tourbillons que produisent les fluides lorsqu’ils sont en écoulement, ainsi le titre de l’œuvre souligne les nombreuses références au mouvement dans l’œuvre. Les sillons courbes, zigzagués ou spiralés, sur la pierre gravée au jet de sable évoquent, par exemple, le mouvement du cours d’eau situé à proximité et historiquement lié au développement de Montréal. Pour sa part, le sentier en serpentin appelle au déplacement sinueux du spectateur dans l’espace.
Le passage central reprend quant à lui la forme d’un dolmen, monument préhistorique fabriqué à partir de deux pierres verticales et d’une pierre horizontale formant un abri. Tel un rite de passage, le dolmen incite à l’ouverture et favorise l’intégration de l’homme à son environnement. Vortexit II trace ainsi le chemin d’une mémoire préhistorique à révéler.
Cette œuvre de grand format, inséparable de son lieu d’exposition et faite à partir de matériaux naturels, peut être affiliée au land art. Ce courant américain et européen initié à la fin des années 1960 est caractérisé par la volonté de sortir l’art des musées en proposant des interventions sur des sites extérieurs. L’œuvre tient cependant sa particularité du fait qu’elle est facilement accessible, alors que traditionnellement les œuvres du land art ont été détruites ou se trouvent dans des lieux difficiles d’accès.