Né en 1932 à Barcelone (Espagne), Jordi Bonet y fréquente brièvement l’École des beaux-arts. Adolescent, un accident le prive de son bras droit. Pour développer l’agilité de son bras droit il dessine et redécouvre ainsi Velasquez, Goya et l’architecture de Gaudi. Jordi Bonet remporte plusieurs prix au cours de sa carrière dont le Prix de dessin au Salon du printemps du Musée des beaux-arts de Montréal (1958) et le Prix d’excellence de l’Institut royal d’architecture du Canada (1965). Il est membre du cercle Maillol de Barcelone (1953), membre associé de l’Académie royale des arts du Canada (1966), membre de l’Association des artistes professionnels du Québec (1966).
Bonet s’installe à Montréal, en 1954, où il est accueilli par l’artiste catalan Jesus Carlos de Vilallonga, son voisin d’atelier à Barcelone. Il poursuit ses études à l’École des beaux-arts et s’initie à la céramique avec Jean Cartier. Il expérimente ce nouveau médium en acceptant toutes les offres de travail et commence à produire ses premières études murales. Les concessions exigées pour exposer dans les galeries et les musées exaspèrent Jordi Bonet. Ce dernier souhaite que le grand public s’approprie l’art. Les années 1960 marquent un tournant dans sa carrière. Il réalisera plus d’une centaine de murales à travers le monde qui sont d’abord en céramique et en béton, puis en aluminium et en bronze. Son travail se caractérise par l’impression et parfois l’ajout d’éléments de la nature ou d’objets divers dans des moulages. Il réalise quelques œuvres en verre, dont une pour la chapelle Our Lady of the Sky à l’aéroport John F. Kennedy à New York. Il enseigne brièvement à l’École d’architecture de l’Université de Montréal (1966 à 1968). À partir de 1971, Bonet cesse graduellement de faire des murales et se consacre à des œuvres plus intimes.
Description de l'oeuvre
L’œuvre est composée de deux sections. Au sommet, au centre, deux figures. À gauche, le moule à l’envers d’une tête de poupée. À droite, le même moule est à l’endroit. Dans cette section, on sent les aspérités attribuables au moulage. Une entaille sépare l’œuvre en deux.
La première figure, qui couvre plus de la moitié de l’œuvre et qui se trouve dans le haut de la composition, est marquée par une entaille au centre. De part et d’autre de cette entaille, le fond conserve les traces du coulage. Juste au-dessus de l’entaille, en haut complètement de l’œuvre, on trouve deux figures. La section du bas, qui couvre environ le tiers de l’œuvre, est texturée par l’empreinte de grillage métallique qui caractérise le travail de Bonet. Au centre, le sigle de la firme d’urbanistes, la Société La Haye et Ouellet. La signature de l’artiste apparaît en bas à gauche.
À partir de 1971, date du décès de son fils, Jordi Bonet ralentit considérablement la réalisation des grandes pièces de béton et de céramique. Il travaille déjà l’aluminium, mais c’est surtout au début de 1970 qu’il intègre régulièrement ce matériau dans sa pratique, et ce, jusqu’à la fin de sa vie. Cette époque (1971-1979) est caractérisée par la production de petites œuvres plus intimes, sculptures en 3D et bas-reliefs, en aluminium qu’il reproduit quelques fois en plusieurs exemplaires. Bonet signe également plusieurs pièces uniques. Ici, l’habituelle diversité de son imagerie laisse place non pas à la simplicité, mais plutôt à une intensité retenue. On reconnaît bien son travail par les visages d’enfants et les empreintes de grillage.