La peinture, principale production artistique de MAHKU, est née en 2012 du besoin de faire revivre des savoirs collectifs en voie de disparition, et consiste à traduire en images les chants huni meka, les chants qui guident les rituels d’ayahuasca, et certains mythes. Guidés par Ibã Huni Kuin, les artistes transforment et créent des ponts avec les allochtones à travers des peintures, des murales, des dessins et des installations tout en construisant des alliances et des stratégies d’autonomie.
Actuellement, les œuvres du collectif font partie de la collection du Musée d’art de São Paulo (MASP) de la Pinacothèque de l’État de São Paulo et de la Fondation Cartier, à Paris. Parmi les expositions auxquelles ils ont participé, citons Histoires de Voir (Fondation Cartier), Les Vivants (Fondation Cartier/Lille 3000), Mestizo Stories (Institut Tomie Ohtake), 35ème Panorama de l’art Brésilien: Brésil en multiplication (MAM-SP), Avenida Paulista (MASP), Vaivém (Centro Cultural Banco do Brasil), Vexoá: we know (Pinacoteca) et Moquém_Surarî: art contemporain autochtone (MAM-SP). Ainsi, grâce à une approche participative et collaborative, MAHKU diffuse les connaissances millénaires des Huni Kuin et attire l’attention sur une histoire continue d’oppression, d’exclusion et de déplacement des populations autochtones.
Description de l'oeuvre
La murale Hawe henewakame, signifiant Le grand fleuve, est la traduction visuelle d’un chant traditionnel huni meka qui évoque les différentes espèces animales qui vivent dans l’écosystème riverain. Observant, allant et venant, nous interpellant, les animaux de la chanson deviennent des sujets animés, perdant ainsi l’objectivité que nous leur accordons habituellement. Quant au fleuve, il court et vit en mouvement, car aucune barrière ne l’empêche de suivre son cours. Comme un cercle, le passé, le présent et le futur se confondent. Le temps de la chanson montre que le futur est ancestral, car il a toujours été là, vivant dans le présent.
Les artistes nous invitent à écouter la parole des rivières et des serpents, à nous relier aux différents êtres vivants qui peuplent aussi bien les plans d’eau de l’Amazonie que celui qui entoure Tiohtià:ke/Mooniyaang/Montréal.
La murale a été réalisée par Pedro Maná et Bane Huni Kuin du collectif MAHKU (Movimento dos Artistas Huni Kuin) en Juillet 2023.
En partenariat de production avec Milmurs Production et avec le soutien de la Ville de Montréal et du Ministère de la Culture et des Communications du Québec (MCC) dans le cadre du Programme d’art mural (PAM), le Conseil des Arts du Canada (CAC), le Conseil des art et des lettres du Québec (CALQ), le Consulat du Brésil et l’arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Le projet a aussi reçu le soutien de l’Observatoire International des droits de la Nature, Denalt peintures, Solidarité Mercier-Est, Ô poids vert et De ma cuisine à la tienne.