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Hommage à René Lévesque
1988
Robert Roussil
1925 - 2013

Robert Roussil a fait mille et un métiers avant de s’enrôler dans l’armée canadienne de 1942 à 1944. Démobilisé, il profite de la bourse d’études offerte par le gouvernement et s’inscrit à l’École du Musée des beaux-arts. Arthur Lismer, professeur et directeur, l’encourage à poursuivre une carrière de sculpteur et l’engage pour enseigner la sculpture sur pierre. En 1949, la sculpture en bois, La famille, présentant un homme et une femme nus, est mise sous séquestre par la police. Ces événements amèneront Roussil à démissionner.

Son franc-parler, son discours social, ses relations avec les militants du parti communiste canadien et la liberté de sa production artistique font qu’il se bute souvent à la censure. Roussil se définit comme un artisan entrepreneur : relation directe avec le client sans passer par les galeries, refus des institutions. Pour lui, l’essentiel est de vivre de l’art et de faire de l’art une manière de vivre. L’art doit être dans la rue et l’artiste doit être anarchiste. Ses sculptures de bois, sphères habitables et structures monumentales à conception modulaire remettent en question, parfois de manière controversée, la fonction des espaces publics et privés.

En 1952, alors qu’il participe au Congrès des peuples pour la paix, il est séduit par l’idée de créer des symposiums internationaux pour permettre aux sculpteurs de travailler à des œuvres de grandes dimensions. Il sera à l’origine du Symposium international de sculpture de Montréal de 1964. Sa participation active à la création d’un atelier et de la Place des arts (1947-1954) démontre son intérêt pour l’action, les échanges d’idées sans censure.

En 1956, Roussil quitte Montréal et s’installe dans un moulin abandonné de Tourettes-sur-Loup, lieu qu’il transforme en jardin de sculptures. Ses œuvres, souvent monumentales, sont exposées sur la place publique, aussi bien au Québec qu’en France. On en trouve quelques-unes dans la ville de Montréal et dans les environs. Roussil a aussi réalisé un ensemble monumental de sculptures sur le toit d’une usine d’épuration d’eau à Saint-Laurent-Du-Var en France.

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Détails
Catégorie
Sculpture
Propriétaire(s)
Ville de Montréal
Mode d'acquisition
Transfert
Matériaux
acier inoxydable, ciment, verre
Dimensions générales
518 x 1829 x 457 cm
Technique(s)
ciment moulé
Lien externe
Emplacement
Emplacement
Arrondissement ou ville liée
Lachine
Emplacement
Parc René-Lévesque

Description de l'oeuvre

Cette œuvre a été commandée au sculpteur Robert Roussil par la Ville de Lachine, dans le but de commémorer la carrière politique de René Lévesque. Installée au parc portant le nom de cet ancien premier ministre du Québec, elle regroupe neuf colonnes cylindriques en béton, montées sur des socles, qui témoignent des neuf années de l’homme politique à la tête du gouvernement québécois. Conçues pour être illuminées, ces colonnes sillonnent le ciel comme des cheminées crachant chacune une flamme. Ces flammes simulent des phares, symboles d’ascension et d’affirmation. Cette œuvre-hommage puise dans le répertoire formel fréquemment utilisé par Roussil. En effet, chaque colonne est couronnée d’un anneau de béton simulant des flammes ondulantes semblables aux pointes effilées de l’œuvre La Grande Fonte (1973) et à celles d’un ensemble créé pour la Ville de Saint-Laurent en 1990. Roussil parvient, avec du béton, à la même vibration qu’il avait réussie avec ses œuvres antérieures en bois.