

Né à Black Lake, cet artiste québécois formé à l’Université d’Ottawa et à l’École des beaux-arts de Montréal dans les années 1950 est reconnu pour avoir chamboulé des traditions bien ancrées au Québec, notamment par le biais de son engagement politique et de son travail sculptural.
Sa carrière longue et prolifique a été ponctuée de projets d’envergure dans l’espace public, notamment : L’humain, sculpture commandée par l’École des arts et métiers d’Asbestos (1963), Québec libre!, sculpture-fontaine de l’Embarcadero de San Francisco (1971), de même que Justice, œuvre contre l’apartheid réalisée pour le Palais de justice de Québec (1983).

Description de l'oeuvre
Cette fonte, qualifiée par Armand Vaillancourt de « poème visuel », a été réalisée en hommage aux peuples marginalisés des pays que l’on désigne aujourd’hui comme en voie de développement. Celle-ci a été produite en trois exemplaires, dont deux exemplaires font partie des collections du Musée national des beaux-arts du Québec et du Musée des beaux-arts de Montréal. Au moment de sa conception, elle se distingue par son axe horizontal et son apparence minérale.
Cette œuvre s’inscrit dans un processus adopté par l’artiste à partir de 1955-56, qui lui permet de réaliser des sculptures de manière directe et spontanée, en façonnant du polystyrène qu’il fait ensuite couler en fonte. L’artiste accentue les propriétés texturées de la fonte, conférant à l’œuvre une expressivité marquée, traduisant des tensions et une énergie brute. Elle a été réalisée par un empilement de couches ou une stratification de la matière, évoquant à la fois des formes organiques et industrielles. À la même époque, Vaillancourt réalise l’une de ses œuvres magistrale La force (1964) pour le Symposium international de sculpture de Montréal, laquelle explore les mêmes idées et procédés sur une tout autre échelle.
Dans l’ensemble, Hommage au Tiers-Monde est emblématique de l’approche formelle et expressive de l’artiste, révélant aussi son engagement social et politique.