Manon De Pauw vit et travaille à Montréal. Elle explique: «Ma démarche se matérialise sous diverses formes : monomanie, installation vidéo, vidéo-performance, dispositif interactif, photographie. Elle est issue de questionnements sur l’accélération du rythme de vie, sur le tempo mécanisé du quotidien, sur les gestes qui nous lient aux autres et à soi-même. Je tente d’établir de nouveaux rapports au monde, de prendre position physiquement et poétiquement face à ce vaste champ d’inquiétude. Mes oeuvres comprennent toujours un élément chorégraphique, que ce soit par leur structure temporelle ou par la prédominance du corps dans l’image.»
Parmi ses expositions individuelles, mentionnons la Galerie Division à Montréal (2014); le Centre Culturel Canadien à Paris (2012); le Musée Régional de Rimouski à Rimouski (2011); Southern Alberta Art Gallery (SAAG) à Lethbridge (2010); Galerie de l’UQAM à Montréal (2009). Son travail a été présenté dans de nombreuses expositions collectives, événements et festivals au Canada, en Europe et en Amérique Latine, notamment à la Fondation Guido Molinari (en collaboration avec Sara A. Tremblay) à Montréal (2015); à la Art Gallery of Nova Scotia à Halifax pour le Sobey Art Award (2011); au Musée d’art contemporain de Montréal à Montréal (2006); au Centro Nacional de las artes à Mexico (2006); à la galerie g39 à Cardiff en Angleterre (2005) et au Musée national des beaux-arts du Québec à Québec (2004). Outre sa pratique artistique, elle enseigne à l’École des arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal.
Description de l'oeuvre
Sur la façade de l’îlot ouest, une forme monumentale émergeant de l’obscurité semble flotter. Façonné à partir de papier calque, ce cocon d’aspect léger et diaphane est illuminé de l’intérieur par un camaïeu de tons vibrants et chatoyants. La pulsation douce de l’éclairage qui l’anime, telle une respiration, invite au calme et à la réflexion. Le fond noir s’agence avec le tapis qui délimite l’aire d’attente juste devant, créant ainsi un îlot harmonieux, intime et apaisant ainsi qu’un point de repère visible à grande distance.
Cette oeuvre photographique lie le micro et le macro par son échelle et son sujet volontairement énigmatique. Au premier regard, on peut y voir un caillou, un corps céleste, une cellule ou une matrice. Or, le titre « Incubateur » fait référence aux mécanismes naturels et artificiels qui permettent la croissance, la protection et la naissance d’organismes vivants. Il fait aussi allusion au concept d’incubateurs d’entreprises, ces structures d’accompagnement permettant un autre type de naissance : celle de projets innovants. L’oeuvre évoque de façon métaphorique cette incubation, cet esprit créatif, cette vitalité et ce pouvoir d’attraction qui est propre à Montréal.