Louis Emmanuel Chavignier (1922-1972) est un sculpteur français de réputation internationale. Après un bref passage à l’École nationale des beaux-arts de Paris, il commence sa carrière au Louvre, où il restaure des antiquités égyptiennes et chaldéennes. C’est durant les années 1950 que Chavignier commence à créer ses propres œuvres influencées de son travail de restaurateur.
On lui doit plusieurs œuvres d’art public et d’intégration de l’art à l’architecture en France, notamment à Vitry-sur-Seine et à Blanc-Mesnil. Il est également possible d’admirer l’œuvre Le vaisseau lunaire qu’il a réalisé pour Expo 67, à Sherbrooke sur la rive du lac des Nations.
Sur une dalle de béton ovale au sommet d’un monticule boisé du parc du Mont-Royal, un édicule formé de cinq monolithes de calcaire supportant un anneau se présente comme un pavillon d’amoureux. Au pourtour sont disposés çà et là douze fragments de pierre qui semblent égarés à la manière de ruines d’un temple. L’œuvre aménage un lieu de rencontre où les pierres, pouvant servir de tables et de chaises, sont propices aux discussions.
Les citations d’architectures de civilisations anciennes sont nombreuses dans l’œuvre. Les menhirs, dolmens, cromlechs et tombeaux sont évoqués avec nostalgie par ces pierres marquant la pérennité du geste de l’homme qui ne vainc la mort que par la création artistique. « Je ne veux pas séduire, je veux inquiéter », résume l’artiste sur l’effet d’étrangeté produit par ces singulières évocations.
Le titre suggère en revanche quelque chose de magique dans la composition, une sorte de manège emportant les spectateurs dans un espace autre où les règles ne sont pas celles de la vie réelle. Par sa circularité et sa verticalité, Le carrousel sauvage s’inscrit explicitement dans la série « manèges » que l’artiste élabore entre 1962 et 1969.