Né en 1925 à Prague (Tchécoslovaquie), Jiri Georges Lauda étudie à l’École des beaux-arts de Prague. Après un séjour à Paris, il arrive à Montréal en 1951 et étudie pour devenir professeur. La formation pratique et théorique reçue dans son pays d’origine a donné à Georges Lauda des bases à partir desquelles il a pu faire des expériences et trouver sa voie. Cet artiste multidisciplinaire pratique aussi bien la gravure, la sculpture, l’illustration, la céramique, la murale que la conception graphique. Il a partagé un atelier avec le céramiste Paul Pannier.
En 1964, à l’invitation de la compagnie d’assurances La Laurentienne à Québec, il conçoit un mur relief de 11 mètres de long pour le hall d’entrée de l’édifice de la Grande-Allée. La même année, il remporte le premier prix au Concours artistique du Québec avec Le Phare, une sculpture en terre cuite.
L’artiste a aussi réalisé une plaque commémorative en bronze qui souligne la continuité entre le premier système de transport en 1861 et l’ouverture du métro en 1966. Cette plaque est installée à la station Berri-UQAM. En 1968, Georges Lauda signe une murale en céramique et en fer forgé, Le poète dans l’univers, pour la station de métro Crémazie. Comme c’est le cas pour l’œuvre de l’Université de Montréal, il a travaillé avec le céramiste Paul Panier. Il travaille aussi comme illustrateur et graphiste dans le domaine de l’édition. En 1959, il réalise les dessins présentés dans le livre de Janette Bertrand « Opinions de femmes », publié aux Éditions Beauchemin.
Description de l'oeuvre
Cette murale représente les personnalités et les événements qui ont marqué l’histoire des soins infirmiers du Moyen-Âge à nos jours. À droite de l’œuvre, un panneau présente tous les éléments de la murale.
Les exemples, le plus souvent féminins, s’échelonnent depuis l’Antiquité jusqu’à maintenant en passant par les débuts du christianisme, le Moyen-Âge, la Renaissance. À la période moderne, on met l’accent sur le début du nursing au Canada et sur la fondation des écoles.
On y trouve Jeanne Mance, la toute première infirmière du pays et la fondatrice de l’Hôtel-Dieu de Montréal, sainte Marguerite d’Youville, fondatrice des Sœurs Grises, qui s’occupait des malades à l’Hôpital général de Montréal, Agnès Snively, une infirmière formée selon les principes de Florence Nigthingale, l’infirmière anglaise qui a modifié profondément la profession au début du XXe siècle et, enfin, Mère Allaire qui a fondé l’Institut Marguerite-d’Youville en 1935.
L’œuvre est réalisée avec des tuiles rectangulaires aux différents finis et colorées en orange, vert, marron et moutarde, pour le fond. Sur des tuiles blanches, l’artiste représente des personnages importants de l’histoire des soins infirmiers. Il intercale des cartouches en terre cuite en relief illustrant des outils ou des sigles d’organismes liés aux soins des malades. L’assemblage ressemble à un casse-tête. À partir de dessins préparatoires, les pièces ont été fabriquées et cuites en atelier. Elles ont ensuite été assemblées sur place.
De loin, la murale semble presque abstraite. Les formes courbes et hachurées des tuiles blanches témoignent d’une maîtrise technique et apportent du dynamisme à l’ensemble. Leur disposition induit une lecture de gauche à droite, qui renforce l’approche chronologique. Les couleurs, représentatives des années 1960, sont appliquées par petites touches sur les tuiles du fond. Tout ceci confère à l’équilibre de la composition et donne de l’éclat au hall d’entrée.