Designer graphique depuis 1994 puis directeur artistique en publicité, Thomas Csano cofonde son propre studio dont il sera directeur de création jusqu’en 2004. Indépendant depuis dix ans, il reçoit plusieurs nominations et son travail est publié dans des magazines et des livres spécialisés.
Le 22 février 2010 marquait le cinquantième anniversaire du décès de Paul-Émile Borduas. À cette occasion, MU a amorcé la production d’un diptyque mural (première murale réalisée en 2010, la deuxième en 2011) visant à souligner l’apport inestimable de Borduas à la vie culturelle québécoise et à revitaliser la Place Paul-Émile-Borduas aux prises avec des problèmes d’itinérance et de graffitis. À plus forte raison, cette place est une porte d’entrée de la Grande Bibliothèque qui célébrait en 2010 son cinquième anniversaire.
En 2010, MU lançait donc la phase I de l’œuvre Manifeste à Paul-Émile Borduas, réalisée par Thomas Csano (en collaboration avec le calligraphe Luc Saucier). Cette première murale rend hommage à la contribution de ce grand artiste à la vie artistique et sociale du Québec dans une composition graphique reprenant des éléments visuels de six différents tableaux de Borduas. On y retrouve également des extraits tirés du Refus global. Les oiseaux rouges se détachant de l’essaim (métaphore du peuple) évoquent les 16 signataires du Refus global. Le mot MANIFESTE a été reproduit avec la typographie de l’édition originale du manifeste paru en 1948. Les codes-barres rappellent le geste moderne des Automatistes et décrient le conformisme de la société de consommation.
En 2011, la phase II du projet (également réalisée par Thomas Csano) a vu le jour sur le mur sud de la même ruelle. Créant ainsi une réelle immersion dans le corridor « artistique » menant à la Grande Bibliothèque, cette murale est en écho et en continuité avec celle réalisée l’année précédente. La reprise des code-barres de part et d’autre unifient l’espace. Les taches reprennent les œuvres de Borduas et sont une reproduction symétrique du mouvement des oiseaux. Les lignes rouges amènent une verticalité en opposition avec l’horizontalité de l’autre murale. L’œuvre se veut aussi un regard plus moderne sur l’héritage de Borduas. Le texte avec une typographie plus actuelle (en opposition avec la typographie originale du mot Manifeste) met en valeur Paul-Émile Borduas, l’homme, ainsi que des moments charnières de sa vie, des mots-clés liés à son œuvre, etc. Finalement, la main représente le geste artistique spontané de l’œuvre de Borduas ainsi que le geste créateur.
Cette murale fait partie de la série Hommage aux bâtisseurs culturels de Montréal.