George William Hill est né à Shipton dans les Cantons-de-l’Est, en 1862. Il apprend à tailler le marbre à sa sortie du collège, au sein de l’entreprise de son père. Entre 1889 et 1894, il quitte le Québec pour étudier la sculpture à Paris, à l’École nationale des beaux-arts et à l’académie Julian. De retour à Montréal, il ouvre un atelier et collabore avec l’architecte Robert Findlay et les frères Edward et William S. Maxwell. Reconnu pour ses monuments publics et ses mémoriaux de guerre, il est aujourd’hui considéré comme l’un des sculpteurs canadiens les plus importants du tournant du XXe siècle. Le Musée des beaux-arts du Canada, le Musée du Québec et le Musée des beaux-arts de Montréal conservent de ses œuvres.
Description de l'oeuvre
Plusieurs propositions de monument à l’effigie de sir George-Étienne Cartier s’esquissent dans les années qui suivent son décès en 1873. Cependant, ce n’est qu’en 1912 qu’un concours national est lancé. Neuf sculpteurs s’y inscrivent, dont Alfred Laliberté et Georges William Hill. Il s’agit d’une commande exceptionnelle qui assure la consécration de l’artiste qui la réalisera, et c’est Hill qui l’emporte.
La composition de son monument s’articule autour de 18 personnages. Gardant les entrées avant et arrière du monument, quatre lions au repos symbolisent la puissance et la protection de l’Empire britannique. Ils sont postés sur des murets qui encadrent un emmarchement de deux volées donnant accès à une immense terrasse au centre de laquelle se déploient, autour d’une colonne pyramidale, les 18 figures de bronze. Sur la partie avant du monument, dominant les figures allégoriques, le personnage de sir George-Étienne Cartier est placé devant une tribune. Il est représenté debout, dans ses fonctions de parlementaire, un document à la main portant l’inscription « Avant tout, soyons Canadiens ». Au bas, de chaque côté de Cartier et placés en angle, deux groupes statuaires représentent les quatre provinces entrées dans la Confédération dès 1867. Tout en haut de la colonne pyramidale, la Renommée, figure féminine ailée, tend sa couronne de laurier au-dessus de la tête de Cartier, le pied posé sur une sphère. L’éclectisme prévaut dans ce monument, considéré le plus imposant monument de Montréal, conforme aux normes édictées par la sculpture commémorative européenne de la fin du XIXe siècle.