Artiste visuelle multidisciplinaire, Katherine Melançon a obtenu un baccalauréat en médias interactifs à l’UQAM (1999) et une maitrise en Beaux-Arts au Central Saint-Martins College of Art & Design de Londres en Angleterre (2010). Immédiatement, elle a participé à des expositions collectives et depuis 2017, elle expose individuellement dans des centres d’artistes, des maisons de la culture et des galeries commerciales.
Ses photographies numériques, imprimées sur différents supports et souvent associées à des végétaux dans les expositions, explorent de façons variées les liens entre le naturel et la technologie afin de transformer le regard du spectateur sur son environnement.
Les œuvres de Katherine Melançon appartiennent à plusieurs collections privées et publiques au Canada, aux États-Unis et en Europe.
Description de l'oeuvre
Travaillant avec les éléments de la nature à proximité des lieux où elle expose, Katherine Melançon a commencé ce projet par des rencontres avec différents intervenants du collège afin de cerner les possibilités végétales susceptibles d’être mises en valeur dans sa création. Les ressources étaient nombreuses entre la serre, le jardin potager, les parterres, le toit vert, la cour intérieure et le parc du Boisé-de-Saint-Sulpice. C’est sur ce dernier que son choix s’est arrêté pour composer Nature morte – Boisé-de-Saint-Sulpice, inaugurée à l’automne 2023.
Avec Nature morte – Boisé-de-Saint-Sulpice, Katherine Melançon crée une œuvre en continuité avec sa production antérieure par plusieurs aspects. Tout d’abord, on y retrouve des images de végétaux qui participent à la vie du lieu où l’œuvre est installée. Aussi, d’un point de vue technique, on reconnait la scanographie manuelle d’éléments en mouvement, technique particulière qu’elle a perfectionnée au cours de sa pratique artistique. Bien que l’on identifie certaines des composantes numérisées, la manipulation lors de la conception de l’image limite l’aspect iconique des éléments, ce qui la distingue nettement de la photographie documentaire. Il devient difficile pour le spectateur de nommer précisément l’origine des formes étirées et floues de l’image. Enfin, la composition de l’œuvre repose sur le collage numérique de scanogrammes multipliant les effets de profondeur, de superposition et de transparence des images assemblées.
Cependant, le projet au Collège Ahuntsic relève d’une tout autre ampleur que les œuvres de l’artiste exposées en 2021 et 2022, ne serait-ce que par l’architecture du lieu d’installation, la taille des surfaces murales offertes à la création et le matériau d’impression. Dans la cage d’escalier T1.E1, l’artiste a choisi de travailler à grande échelle et d’occuper le plus grand mur disponible pour y concevoir une immense nature morte. En plus de référer à la géographie du lieu en s’appuyant sur la végétation locale, l’œuvre a été conçue matériellement pour être présentée dans ce lieu précis. Katherine Melançon offre ainsi de nouvelles expériences de l’espace. Si l’œuvre présente des plantes, des écorces d’arbres, des champignons et même des escargots, le spectateur n’est pas pour autant face à un morceau de nature, mais manifestement devant une image d’éléments de la nature reconstruite faisant référence à ce qu’il côtoie à proximité. Avec cette œuvre, l’artiste apporte toutes les saisons à l’intérieur, mais il n’y a pas loin à parcourir pour les retrouver directement dehors, dans leur milieu naturel tout proche. L’œuvre renouvèle la relation du spectateur aux lieux en renforçant le lien entre le collège et le boisé.