André Fournelle a étudié la sculpture en suivant des ateliers aux États-Unis, en Italie, en Belgique, en France et en Allemagne. Son travail résulte de la fusion de diverses sources d’inspiration, comme les éléments naturels (eau, terre, air, feu), les formes géométriques simples (cercle, triangle, carré, croix) et des courants de l’histoire de l’art (constructivisme russe, pop art, actionnisme viennois).
Créateur prolifique depuis 1965, il a signé plusieurs œuvres d’intégration de l’art à l’architecture, dont celle intitulée Un moment vivant (2000), réalisée pour l’aéroport de Taipei à Taiwan, et des interventions en plein air, comme sa Spirale (1989) en hommage à Robert Smithson, exposée dans le désert de Death Valley en Californie.
Description de l'oeuvre
À proximité du Musée de Lachine sont disposées deux séries parallèles de cinq panneaux, l’une bleue, l’autre grise, sur une base de béton. Elles présentent en négatif les silhouettes de dimensions décroissantes d’un homme et d’une femme nus.
L’œuvre, assurément ludique, se joue de ses oppositions constitutives. Entre sa bidimensionalité et sa tridimensionalité, par-delà la présence des plaques de couleurs et l’absence de matériau qui produit les profils, les personnages de sexe opposé, placés dos à dos, forment en creux une figure bicéphale énigmatique rétrécissant dans une succession de plans.
À l’instar de ses œuvres Hot dog (1970) et Joyce (1972), Fournelle présente ici une sculpture influencée par le pop art, ce courant artistique américain qui reprend l’imagerie et les modes de diffusion de la culture populaire médiatique. Dans ce cas, la forme répétée et rythmée de Nous deux rappelle directement les impressions sérigraphiées qui ont caractérisé notamment l’œuvre de Warhol.