Danielle Sauvé est une artiste visuelle originaire de Montréal qui vit et travaille dans la région de Boston depuis 2001. Son travail utilise un large éventail de médias pour mettre en évidence l’existence de conditions matérielles et phénoménologiques des objets. Son travail récent fait référence à la production de biens fonctionnels ou utilitaires, considère leurs dimension contextuelle, leur confection et la place qu’ils occupent dans notre quotidien. Ses installations et ses sculptures sont motivées par une réflexion touchant des aspects du parcours de l’artiste et l’idée de déplacement. Danielle a obtenu son baccalauréat en arts visuels de l’Université Laval, Québec, et sa maîtrise de l’Université Concordia, Montréal.
Le travail de Danielle a été largement exposé dans des galeries et des musées au Canada, aux États-Unis et à l’étranger. Son travail a été inclus dans plusieurs expositions et événements de groupe, dont L’Origine des Choses et Les temps chauds organisés par le Musée d’art contemporain de Montréal et Anninovanta, une exposition internationale organisée par Renato Barilli en Italie. Elle a créé des installations d’art public permanentes et possède des pièces dans les collections permanentes de plusieurs musées canadiens. Danielle enseigne au département de sculpture de l’École des arts visuels de L’Université de Boston (BU CFA) depuis 2010.
Description de l'oeuvre
Dans le hall d’entrée donnant sur une vue splendide du lac Saint-Louis, l’œuvre découpe et distribue un ensemble de points focaux qui révèlent des parcelles de paysage. Comme une multitude d’yeux curieux perçant les parts opaques et énigmatiques du monde, la sculpture veut cristalliser métaphoriquement le désir de voir et de (re) connaître.
Dès l’entrée, Portrait Carrefour montre un plan de cuivre érigé à la verticale dont le contour extérieur pourrait rappeler la forme schématique d’une tête ou d’un vase agrandi pour atteindre la hauteur approximative d’un adulte. Le découpage des petits hublots ponctue de manière régulière cette surface légèrement courbé et enveloppante. Chacun borde la partie la plus étroite d’un tube conique orienté vers les fenêtres et convie à un jeu du regard et de redécouverte du site naturel environnant. Puis, se dirigeant vers la bibliothèque où le centre culturel, on apercevra l’épaisseur du volume de bois. Contenant mystérieux qui rappelle le vase alchimique, dans lequel s’opèrent les merveilles du monde et qui pourrait contenir le secret des métamorphoses. Le savoir et les histoires qui nous sont communiqués dans les livres n’auraient t’ils pas ce subtil pouvoir de transformation sur nous?
L’œuvre ponctue le passage, au cœur d’un lieu public, vers une activité intime; la consultation et la lecture. La référence à cet univers plus privé s’inscrit par le tracé dans le cuivre de photogravures pouvant rappeler par leur format et leur facture les illustrations de livres, de journaux et de revues. Car en s’approchant de la forme bombée du bois, le spectateur découvrira à l’intérieur des ouvertures coniques, le dessin de portions de paysage. La sélection de ces icônes fut inspirée par le recueil de témoignages des gens qui ont bâtit l’histoire de Dorval. On peut y découvrir un fragment de ciel, les cimes d’un groupe d’arbres, la surface ondulée d’un cours d’eau, une rive où s’érige un fort tel qu’imaginé par le premier maire de Dorval, Désiré Girouard. L’invention de cette construction, que jamais personne ne semble avoir aperçu, constitue un petit mystère historique. Il est intéressant en soi comme métaphore du désir et de l’imaginaire, une fusion du discours documentaire et de la fiction.
** Description extraite du document de présentation pour le concours d’ intégration des œuvres à l’architecture et à l’environnement.
Consultants techniques et fabricants :
• Formage du cuivre : Louis Barrette
• Procédé d’impression et de photogravure sur cuivre : Juliana Joss, Atelier Graff
• Travail de la pierre, transport et installation de l’œuvre : Atelier Formaviva
• Construction de la forme en merisier: Gilles Fauquembergue
• Patine du bois et du cuivre : Danielle Sauvé