{"title":"Sans titre | Art Public Montr\u00e9al","thisUrl":"https:\/\/artpublicmontreal.ca\/oeuvre\/sans-titre-7\/","body_class":"apm_artwork-template-default single single-apm_artwork postid-54312 apm lang-fr apm-full-js nav-env-filters","query_hud":null,"active_filter":null,"alternate_language_url":"https:\/\/artpublicmontreal.ca\/en\/oeuvre\/untitled-37\/","clear_filter_collection":0,"clear_filter_tour":"clear","data_attributes":{"data-view-type":"apm_artwork"},"filter_root_url":"\/collection\/","artworkNav":false,"mapMarkers":[{"id":54312,"slug":"sans-titre-7","title":"Sans titre","permalink":"https:\/\/artpublicmontreal.ca\/oeuvre\/sans-titre-7\/","year":"","loc":{"lat":"45.501181047277754","long":"-73.6171343922615"},"artist_names":"<span>Robert<\/span> <strong>Roussil<\/strong>","thumb":"https:\/\/artpublicmontreal.ca\/wp-content\/uploads\/2015\/09\/UdeM_ROUSSIL_2-150x150.jpg","infoBox":false,"cat_color":"#e50f09","env":"outdoor","singleArtwork":true}]}
Robert Roussil a fait mille et un métiers avant de s’enrôler dans l’armée canadienne de 1942 à 1944. Démobilisé, il profite de la bourse d’études offerte par le gouvernement et s’inscrit à l’École du Musée des beaux-arts. Arthur Lismer, professeur et directeur, l’encourage à poursuivre une carrière de sculpteur et l’engage pour enseigner la sculpture sur pierre. En 1949, la sculpture en bois, La famille, présentant un homme et une femme nus, est mise sous séquestre par la police. Ces événements amèneront Roussil à démissionner.
Son franc-parler, son discours social, ses relations avec les militants du parti communiste canadien et la liberté de sa production artistique font qu’il se bute souvent à la censure. Roussil se définit comme un artisan entrepreneur : relation directe avec le client sans passer par les galeries, refus des institutions. Pour lui, l’essentiel est de vivre de l’art et de faire de l’art une manière de vivre. L’art doit être dans la rue et l’artiste doit être anarchiste. Ses sculptures de bois, sphères habitables et structures monumentales à conception modulaire remettent en question, parfois de manière controversée, la fonction des espaces publics et privés.
En 1952, alors qu’il participe au Congrès des peuples pour la paix, il est séduit par l’idée de créer des symposiums internationaux pour permettre aux sculpteurs de travailler à des œuvres de grandes dimensions. Il sera à l’origine du Symposium international de sculpture de Montréal de 1964. Sa participation active à la création d’un atelier et de la Place des arts (1947-1954) démontre son intérêt pour l’action, les échanges d’idées sans censure.
En 1956, Roussil quitte Montréal et s’installe dans un moulin abandonné de Tourettes-sur-Loup, lieu qu’il transforme en jardin de sculptures. Ses œuvres, souvent monumentales, sont exposées sur la place publique, aussi bien au Québec qu’en France. On en trouve quelques-unes dans la ville de Montréal et dans les environs. Roussil a aussi réalisé un ensemble monumental de sculptures sur le toit d’une usine d’épuration d’eau à Saint-Laurent-Du-Var en France.
Cette sculpture monumentale se voit de loin. Les trois colonnes en béton, dont la plus haute mesure huit mètres, sont posées sur un socle cannelé. Des rainures sur ces cylindres donnent l’impression de rondelles déposées les unes sur les autres. Les seuls ornements sont les flèches qui, reliées aux trois colonnes, forment des arches équilibrant ainsi la structure. D’autres pointent vers les points cardinaux démontrant le lien de l’œuvre avec son emplacement à un carrefour. L’artiste, qui aime travailler avec la matière brute, démontre ici sa maîtrise pour la sculpture de grandes dimensions.
Roussil se qualifie de créateur généreux : il réalise de nombreuses maquettes préalablement à l’exécution de ses œuvres. Pour élaborer ses grands projets, il cherche à partir de médiums tels la gravure, la céramique, le dessin et la sculpture sur bois.
Quelques années avant, l’artiste a réalisé de grandes sculptures modulaires en bois, un matériau qu’il maîtrise. Dans le cas de cette œuvre, il veut transposer cette approche en utilisant du béton. Il cherche à l’alléger en tenant compte de ses qualités intrinsèques et veut trouver un équilibre entre la densité du béton et la souplesse des lignes. Sans titre amorce une série qui se poursuit avec l’Hommage à René Lévesque dans le parc du même nom à Lachine (1988). Cette œuvre est constituée de neuf flambeaux jaillissants de socles cylindriques éclairés de l’intérieur. En 1990, Ville Saint-Laurent organise un symposium au cours duquel Roussil réalise un autre ensemble non titré dont la forme tient à la fois d’Hommage à René Lévesque par ses couronnes, et de l’ensemble de l’Université de Montréal par son réseau d’attaches et sa configuration au sol.