Michel Saulnier a d’abord fait des études d’histoire de l’art avant de bifurquer vers la production artistique. À la fin des années 1970, il débute un baccalauréat à l’Université Laval. Cependant, il termine son diplôme à l’Université de Montréal. C’est aux ateliers de l’ancien Pavillon Mont-Royal que Saulnier crée ses premières œuvres. En poursuivant ses études à la maîtrise, dirigé par le théoricien de l’art René Payant, Saulnier fait une recherche sous la forme d’un mémoire-création.
Saulnier accède rapidement au statut de professionnel, grâce au soutien d’une galerie privée et à des bourses de création du Ministère des Affaires culturelles du Québec et du Conseil des arts du Canada. Après quelques expositions de son travail dans des galeries montréalaises, Saulnier voit ses œuvres exposées à New York (Columbia University, 1985), avant de participer, en 1988, à l’exposition collective Les temps chauds (Musée d’art contemporain de Montréal). Depuis, ses œuvres sont régulièrement exposées au Québec, au Japon et en Allemagne.
Invité par le sculpteur Jean-Pierre Bourgault à Saint-Jean-de-Port-Joli, Saulnier fait, vers le milieu des années 1980, plusieurs séjours de résidence. C’est d’ailleurs de cette initiative qu’est né le Centre d’artistes Est-Nord-Est (1992), dont il est un des cofondateurs. Depuis 1989, il a cumulé pas moins de vingt-quatre réalisations d’œuvre d’art public.
Depuis 1995, il enseigne au Cégep de La Pocatière l’histoire de l’art et les arts plastiques. Il siège aussi régulièrement en tant que spécialiste sur des comités de sélection pour différents concours d’organismes gouvernementaux.
En privilégiant la sculpture sur bois, Saulnier installe dans son art une confrontation entre l’art populaire et l’art contemporain – une relation que souligne son intérêt pour les représentations d’animaux. Sa démarche créative accorde une grande place à l’imagination et aux associations libres d’idées. Mais surtout, c’est dans la manipulation de la matière que surgit chez Saulnier cette imagerie poétique.
Description de l'oeuvre
L’installation de Michel Saulnier s’étend sur une grande partie du terrain devant le Pavillon Champagnat. L’échelle et la dispersion des éléments faits d’acier, d’aluminium, de laiton et de noyer rappellent le terrain de jeu. Au centre, un volume ressemble à une maisonnette tandis qu’autour, découpées dans le plan de différents matériaux, on reconnaît des silhouettes d’ours. L’échelle réduite de l’oeuvre ramène l’adulte dans le corps d’un enfant et place ce dernier dans une ambivalence de perception : est-ce un jeu géant ou la réalité à échelle réduite?
L’oeuvre a d’ abord été présentée au Parc Benny (Notre-Dame de Grâce) dans le cadre du projet D’un millénaire à l’autre à l’été 2000. Cet événement était organisé par le Service de la culture de la Ville de Montréal. La sculpture a par la suite été retravaillée pour prendre place de façon permanente au Cégep Marie-Victorin en 2008.