Il arrive parfois que des travaux occasionnent le déplacement temporaire ou permanent d’une œuvre d’art. C’est le cas d’une des grilles sculpturales de l’architecte Jean-Louis Beaulieu, à la station de métro Snowdon. Ce déplacement a permis de mettre en valeur cette œuvre méconnue du métro de Montréal.
Ouverte en septembre 1981, la station Snowdon est l’œuvre de Jean-Louis Beaulieu, qui y intègre deux grilles en acier peint avec des motifs végétaux. La première, située au-dessus des escaliers mécaniques reliant la mezzanine au quai supérieur, sert à embellir un puits de ventilation naturelle. La seconde, installée à l’extérieur de la station sur l’avenue Dornal, sert de porte d’accès à une cour intérieure. Les deux grilles sont peu visibles et la plupart des voyageurs ignorent leur existence.
Une trentaine d’années plus tard, il est décidé d’ajouter de nouveaux équipements d’alimentation électrique à la station Snowdon et d’agrandir le bâtiment existant, ce qui entraîne l’abolition de la cour intérieure. La question se pose aussitôt : que faire de la grille sculpturale à l’extérieur de la station? Pour les architectes de la STM, il ne fait aucun doute qu’elle doit être conservée et, si possible, placée à un autre endroit dans la station. Mais où?
L’extérieur de la station n’offrant pas d’autres solutions, il est décidé de déplacer la grille à l’intérieur, ce qui la rendra plus visible et la mettra à l’abri des intempéries. Deux options sont envisagées : fixer l’œuvre sur un mur à l’entrée de la station, ou trouver un autre endroit où la grille pourra encore servir de porte.
La première option a des avantages indéniables. La visibilité de l’œuvre est excellente, les voyageurs pouvant l’admirer dès leur entrée dans la station. La présence abondante de la lumière naturelle met également en valeur l’œuvre de Beaulieu. Toutefois, la grille devenue murale perd sa fonction d’origine, celle de porte d’entrée. On essaie donc de trouver un autre endroit dans la station où la grille pourra conserver sa fonction d’origine.
Plus difficile à faire qu’à dire, les dimensions de l’œuvre ne correspondant pas à celles des portes du métro! Un endroit est finalement trouvé sur la mezzanine, près des nouveaux ascenseurs de la station. La grille conserve sa fonction de porte, mais sa visibilité est discutable et la lumière naturelle est moins présente.
À la recommandation des architectes et du Comité des arts et du patrimoine de la STM, et avec l’approbation de Jean-Louis Beaulieu, c’est finalement la première option qui est retenue. En attendant son retour à la station Snowdon, la grille est entièrement repeinte, une nécessité après toutes ces années passées à l’extérieur…
La grille dans son nouvel environnement
Et c’est ainsi que la grille sculpturale verte, longtemps cachée à l’arrière de la station Snowdon, a fait son entrée «par la grande porte», fixée pour de bon sur le grand mur à l’entrée de la station. Dans ce cas, on peut parler d’une intégration réussie!
Crédits photos:
1-2-3: Archives de la STM
4-5: Provencher Roy
6: Archives de la STM
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