Originaire de Granby, Charles Daudelin, sur les conseils de Paul-Émile Borduas, envisage d’emménager à Montréal et de suivre des cours à l’École du meuble de 1939 à 1943. Élu membre de la Société d’art contemporain en 1941, il séjourne consécutivement à New York et à Paris, où il fréquente notamment l’atelier de Fernand Léger. Enseignant à l’École des beaux- arts de Montréal, l’artiste y crée la section « d’art intégré », en 1963. Parmi ses réalisations les plus prestigieuses en art d’intégration, notons le retable de la chapelle du Sacré-Cœur de la basilique Notre-Dame et la sculpture-fontaine l’Embâcle à la place du Québec à Paris.
Description de l'oeuvre
En 1979, Mercier, Boyer-Mercier firme d’architectes sollicite le sculpteur Charles Daudelin pour concevoir une œuvre sur le terrain de l’école Joseph-Charbonneau qu’ils dessinent. L’artiste y réalise une sculpture en acier inoxydable de 2,23 m³ qui ponctue l’espace environnant d’un signal très visible de la rue.
Cet assemblage de cubes creux participe clairement du travail contemporain de Daudelin sur la forme cubique. On le remarque avec la sculpture Allegrocube par exemple, un cube éclaté en deux, qui est situé devant le Palais de justice de Montréal depuis 1973, l’année où l’Institut royal d’architecture du Canada lui décerne la Médaille des arts alliés. À la différence de cette dernière œuvre, la sculpture en façade de l’école Joseph-Charbonneau, datant de 1979, présente des cubes évidés, ce qui est une autre manière pour l’artiste de développer une esthétique géométrique à partir du cube. Il l’avait d’ailleurs fait peu avant, en 1975, lors de la conception des pergolas en béton de l’environnement Agora (1975-1983), réduites en nombre depuis, et autrement encore en y créant un ensemble de structures carrées planes et dénivelées au sol composant alors cette place publique du square Viger, au centre-ville de Montréal.
La sculpture en acier inoxydable au fini lisse devant l’école Joseph-Charbonneau est la troisième œuvre métallique réalisée par Daudelin en fonction d’écoles de la Commission scolaire de Montréal. En 1963 d’abord, il intègre un relief d’aluminium texturé incrusté de verre coloré à l’entrée de l’école Léonard-De Vinci, pavillon 2ᵉ et 3ᵉ cycles (jadis Saint-Damase). Puis en 1969, il crée une sculpture formée de quatre rectangles verticaux en acier peint bleu et jaune, disparus depuis, et d’un bloc de béton signalétique à l’extérieur de l’école Robert-Gravel, alors nommée Saint-Louis.