Originaire de Montréal où elle réalise ses études de premier cycle en arts visuels, Marie-France Brière séjourne en Italie, avant de poursuivre une maîtrise en arts visuels à l’Université du Québec à Montréal (1989). Très active en art public depuis le début des années 1990, son travail est accessible dans de nombreux édifices publics partout sur l’île de Montréal, notamment à la Cinémathèque québécoise, à la Société des arts technologiques ou encore au Palais de justice de Montréal.
Description de l'oeuvre
La grande sculpture effilée réalisée devant l’école primaire Saint-Benoît, lors de son agrandissement, s’intitule Lapin de fiction. Elle représente un lapin imbriqué dans un anneau de marbre blanc veiné de gris, soutenu par un tréteau en forme de X exécuté en acier galvanisé. Avec cette œuvre, l’artiste Marie-France Brière exploite des aspects de la sculpture qui lui sont cher. D’abord, les formes géométriques – simples, faciles à identifier mais fortes –, comme le rectangle des grandes barres et le cercle de l’anneau. Puis, la représentation du monde animal avec le lapin, qui est une figure familière et souvent reproduite par les enfants auxquels la sculpture s’adresse surtout, bien qu’elle soit visible par le voisinage de l’école. Pour l’artiste, ce motif du lapin renvoie au monde de la fiction, un élément emblématique de fables et de contes très connus, dont Alice au pays des merveilles, Jeannot Lapin, Le lièvre et la tortue de Jean de La Fontaine, voire du célèbre dessin animé Bugs Bunny.
Le lapin domine la sculpture. Il émerge de l’anneau alors que son postérieur et ses pattes arrière s’y intègrent. Les formes circulaire et animale sculptées à même un bloc de marbre témoignent d’une grande dextérité dans l’exécution. Cette réalisation en taille directe de l’ensemble de marbre caractérise aussi la pratique de la sculpteure. En alliant ce matériau traditionnel et cette technique artisanale au matériau industriel des grandes barres, l’acier galvanisé, elle crée une œuvre actuelle.
On remarque également son intérêt pour l’intégration colorée de la sculpture à l’architecture, car la partie supérieure du X peinte de couleur orange dialogue avec la bande extérieure orange de l’agrandissement. Pour les élèves et le personnel, ce rapport coloré se prolonge à l’intérieur, puisqu’à travers la fenestration, des parois et un escalier peints orange les lient à la sculpture. Par contraste coloré cette fois, la vivacité de l’orange met en valeur la blancheur du lapin, ce qui lui confère d’autant plus d’importance. Enfin, cette sculpture simple au premier abord se révèle plus complexe qu’il n’y paraît au fil des regards.