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5 Oeuvres
Coups de coeur de

Marie Perrault

Marie Perrault agit comme auteure, commissaire d’exposition et consultante en art contemporain. Elle a signé une trentaine d’essais et a conçu plusieurs expositions.  En 2019, elle a présenté Rejouer l’opulence d’hier au Château Dufresne. Musée et lieu historique et patrimonial et Que disent les plantes à la Galerie Stewart-Hall de Pointe-Claire. Elle a aussi été commissaire invitée pour Art Souterrain, lors de la 12e édition du festival, RESET, en 2020 et pour Vitrine sur l’art, L’art de redéfinir le genre, en 2018.  De 1997 à 2014, elle a travaillé au ministère de la Culture et des communications, notamment au Service de l’intégration des arts à l’architecture, où elle a agi à titre de chargée de projet pour près de 350 œuvres d’art public.

Elle sillonne la ville à pied, à vélo et en transport en commun et apprécie découvrir des œuvres d’art au fil de ses déplacements. Liée au hasard de ces rencontres, sa sélection de coups de coeur rend hommage aux nombreuses femmes artistes qui façonnent les espaces publics qu’elle fréquente au quotidien.

marieperrault.com/

Julie Favreau
J’habite le quartier Rosemont-Petite-Patrie depuis plus de 25 ans. J’ai recommencé à fréquenter le Centre Jean-Marie Gauvreau à l’ouverture de la Maison de la culture Claude Léveillée. Dans l’espace du vestibule, j’ai découvert avec beaucoup d’émerveillement la mosaïque photographique de Julie Favreau. Cette dernière propose un réenchantement des gestes, du corps et des objets par leur traitement stylisé, familier mais exotique. Le vocabulaire plastique évoque la sculpture, la danse, ou l’art de l’ikebana, ainsi que traditions artistiques variées représentant un enrichissement mutuel des cultures.
Marie-France Brière
Au Service de l’intégration des arts à l’architecture, j’ai été témoin privilégiée de l’évolution en art public de Marie-France Brière. Ici, le choix de la pierre comme matériau, ainsi que la composition, évoquent la géologie du site dont les architectes Saucier + Perrote se sont inspirés. Ondes renvoie aussi au phénomène sonore au fondement de la musique et affirme avec finesse la vocation du pavillon de l’université. Les variations de la lumière sur la pierre, percée de part en part, modulent des jeux de reflets et de chatoiement et offrent une expérience optique fascinante, en contraste avec la frénésie urbaine.
Annie Hamel
Je passe régulièrement près de cette oeuvre, au fil de déplacements à vélo, à la sortie du parc Jarry, en route vers le quartier Parc-Extension ou la ville de Mont-Royal. Cents motifs, un paysage représente l’expérience même de ce trajet fort en contrastes, notamment par la diversité des cultures et des quartiers qu’il permet de côtoyer. Par le renvoi à la beauté d’étoffes et de tissus imprimés venus d’ailleurs, et à la confection soignée de broderies et de dentelles traditionnelles, Annie Hamel rend hommage à la population plurielle de Montréal et à l’apport respectif de ses diverses traditions.
Rose-Marie Goulet, Marie-Claude Robert
Diplômée de l’Université de Montréal, j’ai fréquentée le site avant qu’il ne devienne la place du 6 décembre 1989, à la mémoire des femmes victimes de la tragédie de l’École Polytechnique, une institution où mon père enseignait et où je l’ai souvent accompagné enfant. L’évènement m’a donc profondément bouleversée. La forme vide des noms et prénoms des femmes tuées ce jour fatidique exprime de manière explicite leur absence, en même temps que la difficulté à les décrypter force un temps d’arrêt, obligeant à consacrer un moment à se souvenir activement d’elles, autant qu’à se les remémorer par la mention de leurs noms.
Dominique Blain
Gravée dans le verre, la mention «Vous êtes ici», habituellement utilisée comme point de repère sur une carte, suscite ici une prise de conscience du temps et de l’espace. Des silhouettes de piétons traduisent l’expérience de marche telle que vécue ailleurs dans le monde. Sur le dessus des tables à proximité, des reproductions de cartes de la collection de la BanQ soulignent l’évolution historique du site de l’édifice. L’ensemble nous confronte aux réalités d’individus, en contraste avec un expérience «ici et maintenant». L’artiste développe dans cette œuvre le propos d’un autre projet non réalisé, attestant en cela combien l’espace public sert autant comme matière à explorer que de lieu de diffusion.