Actif depuis 1996, le collectif québécois BGL remet en question le mode de vie nord-américain par la réalisation d’œuvres aux préoccupations sociales, souvent à caractère ludique. Formé des artistes Jasmin Bilodeau, Sébastien Giguère et Nicolas Laverdière, qui ont tous étudié à l’Université Laval, BGL a réalisé bon nombre d’installations au Québec, au Canada et à l’étranger. Ses œuvres font partie de nombreuses collections privées et institutionnelles (Musée des beaux-arts du Canada, Musée national des beaux-arts du Québec, Musée des beaux-arts de Montréal, Musée d’art contemporain de Montréal). En 2001, il réalisait une œuvre intégrée à l’architecture à la Maison symphonique de Montréal et, en 2014, une œuvre d’art public pour le complexe aquatique des Jeux panaméricains de Toronto. En 2015, il représente le Canada à la 56e Biennale d’art de Venise.
Description de l'oeuvre
Rencontre entre la sculpture monumentale et l’art forain, l’œuvre se compose de cinq silhouettes courbées évoquant des autobus, déposées sur huit colonnes d’acier ajouré. Le tout figure un manège communément appelé « grande roue ». L’œuvre, quoique statique, suggère le mouvement. Visible dans la distance, elle s’impose comme un élément clé du paysage urbain et se veut l’expression du flux routier et humain ambiant, à l’image de l’achalandage du secteur. Évoquant la collectivité, le jeu, le vertige, la fête et le plaisir du mouvement, cette œuvre est l’occasion d’une évasion par l’imaginaire à l’intérieur d’un contexte où règne l’efficacité des déplacements quotidiens.
Le titre nous renvoie à l’attitude ludique des artistes et à leur désir d’exploiter les contrastes. Ces derniers écrivant que : « la vitesse d’un lieu est physiquement impossible à mesurer puisqu’il est statique ». Par conséquent, « la vélocité d’un lieu correspond à son affluence, au rythme de l’activité qui s’y déroule. De ce point de vue, une salle d’entraînement va beaucoup plus vite qu’une bibliothèque. »