En 1991, Richard Purdy fonde Les industries perdues, collectif auquel, la même année, se joint François Hébert. Chacun est détenteur d’une maîtrise en arts plastiques et a bon nombre d’expositions individuelles à son actif. Véritablement intégrées à l’environnement urbain et volontiers narratives, leurs œuvres s’approprient des objets en les glissant dans un contexte mythique déjà existant ou qu’ils inventent. Parmi leurs réalisations, on compte L’Horizon vertical (1997) au Théâtre de Nouveau Monde, Deus ex machina (1995) à l’Usine C et La vivrière (1995) sur la place de la FAO à Québec.
Richard Purdy a fait des études au Nova Scotia College of Art and Design de Halifax, puis une maîtrise en arts à Villa Schifanoia Badia Fiesolana de Florence, en Italie et a obtenu un doctorat en études et pratiques des arts à l’UQAM en 2000. Il enseigne également l’histoire de l’art et les arts visuels au Département des arts de l’UQTR tout en menant des projets de recherche. Il a une vingtaine de publications à son actif.
En 1991, Richard Purdy fonde Les Industries Perdues. Le collectif réalise 19 projets en art public, dont des œuvres pour l’Organisation des Nations Unies, la Ville de Québec, la STCUM, le Cirque du Soleil, Télé-Québec, le Cégep Ahunsic, le Théatre du Nouveau Monde, l’Usine « C » de Carbone 14, l’UQAM et la place Gérald-Godin, devant le métro Mont-Royal à Montréal. L’artiste a participé à plus d’une centaine d’expositions, solos et collectives, présentées en France, en Grande-Bretagne, aux États-Unis, en Allemagne, en Australie et, bien sûr, au Québec et au Canada. En 2010, il présente à l’Espace Shawinigan L’écho-l’eau, une exposition regroupant quatre installations de très grandes dimensions.
Richard Purdy utilise autant la performance, la peinture, l’installation que la sculpture et travaille avec des chercheurs d’autres disciplines. Pour lui, l’interdisciplinarité subvertit les disciplines en présentant différents points de vue sur le même sujet. Cet artiste aime surprendre et jouer sur l’ambiguïté, les illusions. Purdy subvertit aussi les systèmes qui fondent la réalité car, dit-il, « mon but n’est pas de créer du nouveau mais de découvrir ce qui a été oublié ». Il a également exploré à plusieurs reprises le thème de la stupa, particulièrement par la performance et la danse. Selon lui, le sens fondamental de l’objet s’appréhende par l’expérience.
Description de l'oeuvre
L’œuvre, en deux parties, est installée de part et d’autre de la porte d’entrée principale. Dans la mythologie grecque, les Hespérides étaient gardiennes de pommes d’or, suggérant par le titre une référence à la philosophie occidentale. Richard Purdy joue librement avec les symboles et les mythes pour former sa propre cosmogonie.
À gauche de la porte d’entrée, une pyramide en granit, à quatre faces sur lesquelles sont gravés quatre systèmes de notation : arabe, romain, grec et binaire. La pyramide représente la pensée abstraite propre aux mathématiques. Elle repose sur un socle cylindrique de granit symbolisant la terre ou la matière pure. L’ensemble, grâce à son aspect stable et permanent, incarne les principes grecs à l’origine de la science mathématique.
À droite, la pomme de pin monumentale, coulée dans le bronze, se réfère à une formule mathématique présente dans la nature, la suite de Fibonacci : chaque nombre de la suite étant la somme des deux précédents. Elle marque la relation entre l’Université, lieu d’éducation, et le mont Royal, lieu naturel où poussent des pins. La cocotte est posée sur un immeuble miniature en brique qui renvoie à l’architecture et à la géométrie appliquée.
Le choix a été fait de travailler à partir de formes primaires : cylindre, cube, pyramide et cercle et de dédoubler la sculpture, comme le cerveau en deux hémisphères. La sculpture avec la pyramide et le cube est plus cartésienne, rationnelle. La partie avec une cocotte surdimensionnée posée sur un édifice de style Art déco en référence au bâtiment d’Ernest Cormier est plus intuitive, irrationnelle. S’y ajoute un commentaire écologique : l’édifice devenu socle montre que la nature est plus importante que la construction humaine.
C’est avec le collectif Les Industries perdues, composé de François Hébert et Carmelo Arnoldin, que Richard Purdy a réalisé cette œuvre. Ainsi, les dimensions gigantesques de la cocotte posée sur l’immeuble qui joue le rôle de piédestal renvoient à des inversions chères à Purdy. Alors que les systèmes de notation et la rationalité mathématique faisaient partie des recherches de François Hébert à cette époque.