Jean-Paul Mousseau naît le 1er janvier 1927, dans le quartier ouvrier centre-sud de Montréal. Pendant son cours secondaire, au collège Notre-Dame, il est initié aux arts plastiques et s’intéresse rapidement à cette forme d’expression. En 1944, admis à la Contemporary Arts Society, il expose pour la première fois. Puis il participe au Salon du printemps du Musée des beaux-arts de Montréal (1945) et à la première exposition des automatistes (1946), aux côtés des Paul-Émile Borduas, Marcel Barbeau, Pierre Gauvreau, Roger Fauteux, Fernand Leduc et Jean-Paul Riopelle. En 1948, après avoir participé à plusieurs autres événements, notamment à Paris et à Prague, Mousseau fait sa première exposition individuelle, des tissus peints à la main, puis une deuxième, des gouaches. C’est aussi cette année-là que paraît le manifeste Refus global, dont il est l’un des signataires.
Parmi les nombreuses expositions auxquelles il participe, signalons celle qui est organisée par la Galerie nationale du Canada et la Vancouver Art Gallery, Recent Quebec Painters, qui circulera plus d’un an, en 1951 et 1952, dans l’ouest du Canada et des États-Unis. Artiste aux multiples talents empruntant à différentes formes d’expression, il réalise aussi des décors, des costumes, des éclairages et des scénographies pour des spectacles et des pièces de théâtre.
En 1957, Mousseau explore de nouveaux matériaux, la fibre de verre et la résine colorée. L’année suivante, il commence une série de collaborations avec le céramiste Claude Vermette dans le cadre de projets visant l’intégration d’œuvres d’art à l’architecture. Puis il suit le cours Color and Science, au Massachusetts Institute of Technology, à Boston. L’année suivante, on le verra exposer, parmi des pastels, un panneau de fibre de verre. En 1960, Mousseau obtient, pour l’un de ses « objets lumineux », le premier prix, section Esthétique industrielle, du Concours artistique de la province de Québec.
Pleinement engagé dans son époque qui a été celle des grands bouleversements au Québec, Jean-Paul Mousseau a témoigné, tout au long de sa carrière, d’une indéniable volonté de démocratiser l’art en l’intégrant à l’environnement social. Aujourd’hui, Mousseau nous laisse une œuvre riche, variée et très présente dans notre quotidien.
Description de l'oeuvre
Intitulée Lumière et mouvement dans la couleur (1961-1962), la murale de Jean-Paul Mousseau agit à la manière d’une verrière qui devient lumineuse lorsqu’elle intercepte une source de lumière. Cette œuvre magistrale, multimédia avant la lettre, est illuminée au moyen d’un système d’éclairage placé derrière et constitué de 1 280 mètres de tubes au néon de huit couleurs différentes.
Ces couleurs, utilisées individuellement, changent les tons et même les coloris de la murale. En somme, chaque changement de couleur crée un nouveau tableau. Les jeux d’éclairage se chevauchent pour multiplier les effets et les coloris presque à l’infini. D’où le changement quasi perpétuel de la murale de Mousseau.
Restaurée en 2002, cette œuvre représente l’une des pièces maîtresses de la collection de l’entreprise et de notre patrimoine culturel. Elle constitue l’un des éléments clés de la naissance de l’art public au Québec, en plus de souligner la reconnaissance de la modernité artistique par le gouvernement.
L’oeuvre peut être découverte grâce aux visites guidées gratuites du bureau d’accueil du siège social d’Hydro-Québec.