Né en 1953 à Québec, Jean Lantier est diplômé de l’École des arts visuels de l’Université Laval en 1976. Il combine très tôt peinture, sculpture et impressions numériques pour créer des œuvres s’apparentant à l’installation. Récipiendaire de plusieurs bourses, il fait des séjours d’études à Paris et à New York. Sa carrière est essentiellement québécoise. Ses œuvres sont montrées dans des expositions solos, de groupes et sont dans les collections muséales québécoises.
Jean Lantier travaille sur l’ambiguïté, les juxtapositions, les contrastes ou la complémentarité dans un espace donné. Il accorde une attention particulière aux textures qui sont tour à tour lisses, striées, granulées, grugées. Ce sont elles qui portent la couleur des sculptures aux formes dépouillées, conçues selon une approche minimaliste.
Les sculptures sont souvent la déclinaison d’un volume fragmenté ou éclaté en plusieurs sculptures autonomes qui forment un tout. L’artiste joue à la fois sur la régularité, la répétition des formes et des volumes, mais aussi sur la variante, l’inversion et la délinquance dans l’ordonnance des éléments dans un espace précis.
Les matériaux, l’accrochage, les techniques varient d’une œuvre à l’autre, mais elles proposent toujours une réflexion sur la relation entre l’espace physique et l’espace mental. Les œuvres de Lantier misent sur le contemplatif, bien qu’elles occupent un vaste espace, elles se saisissent dans un rapport d’intimité par lequel on découvre toute leur subtilité.
Description de l'oeuvre
Deux volumes en aluminium, légèrement décalés, de hauteurs différentes, solides comme les roches à proximité, elles flottent légèrement au-dessus de leurs socles de granit. Deux formes dont on découvre leur subtilité en s’approchant : légères inclinaisons entre les sections, des surfaces striées ou grignotées, d’autres lisses. Les plaques d’aluminium sont assemblées comme des boîtes et posées sur le socle en pierre. Deux des parois ont été gravées, avec une scie, directement dans le métal.
Les nuages, le soleil, la pluie et la lumière réinventent continuellement la sculpture tandis qu’elle modifie le décor par les reflets réverbérés sur la façade du pavillon. En utilisant des matériaux qui font écho à l’environnement architectural et naturel, l’artiste a réalisé une œuvre qui s’intègre au paysage. Lantier apprécie le rapport discret que son œuvre entretient avec l’aménagement paysagé : le lieu, accueillant pour les passants, est dégagé, ouvert sur le paysage et la montagne. Pour lui, une œuvre publique est un moyen de sortir du réseau des galeries et des musées, d’aller à la rencontre du public et d’abolir les préjugés. L’artiste peut créer une œuvre d’art public en harmonie ou en confrontation avec le lieu. Ici, Lantier a choisi l’harmonie.
C’est la première fois qu’un projet de Lantier est retenu à un concours du Programme d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement. Pour cet artiste au travail souvent jugé austère, le projet s’inscrivait parfaitement dans sa démarche artistique, ce qui pour lui est primordial. La sculpture témoigne de l’intérêt de Lantier pour la lumière, pour les formes épurées mais complexes.