Né en 1898 à Lawnton en Pennsylvanie, Alexander Calder est issu d’une famille d’artistes : son père, Alexander Stirling Calder, et son grand-père, Alexander Milne Calder, étaient sculpteurs, tandis que sa mère, Nanette Lederer Calder, était peintre. Il possède une formation d’artiste (Art Students League of New York, 1923-1925) et d’ingénieur (Steven’s Institute of Technology, Hoboken, New Jersey, 1915-1919). Considéré comme l’un des sculpteurs les plus marquants du XXe siècle, « ingénieur hilare, architecte inquiétant et sculpteur du temps », selon Jacques Prévert, l’artiste américain a laissé sa marque dans l’espace public notamment grâce à ses « mobiles » et ses « stabiles ». Ce dernier mot, inventé par Jean Arp, désigne ses œuvres monumentales composées de formes simples fixées au sol. On les retrouve, entre autres, à Berlin, Chicago, Jérusalem, Paris, Mexico et Seattle. Alexander Calder meurt à New York en 1976.
L’œuvre Trois disques d’Alexander Calder est une sculpture en acier inoxydable non poli composée de cinq arches qui se chevauchent et s’appuient sur six jambages effilés dont la cime est ornée de deux pointes et de trois disques. Par sa forme abstraite, la structure arachnéenne, asymétrique, mais équilibrée, crée des jeux d’ombres et de lumières qui évoquent des mouvements dansés.
La sculpture symbolise le progrès et la puissance humaine. Son emplacement – l’œuvre a été déménagée en 1991 sur le belvédère de l’île Sainte-Hélène du parc Jean-Drapeau aménagé pour la recevoir, à 300 mètres de son emplacement initial – permet au public de circuler autour de l’œuvre et de l’admirer sous différents angles, de près ou de loin. Elle est devenue au fil des ans un repère visuel important dans le paysage montréalais.
Si plusieurs villes ont fait l’acquisition d’un « stabile », celui de Montréal possède une facture unique. D’une hauteur de 22 mètres, il est le deuxième stabile le plus imposant (après celui de Mexico qui fait 24 mètres). À la demande de l’International Nickel du Canada, il n’a pas été peint, ce qui en fait de surcroît le seul exemple de stabile non peint. Trois disques laisse voir de cette façon le matériau brut, les éléments d’assemblage et les traces de sa fabrication dans une esthétique franchement industrielle. En somme, c’est le travail de l’homme et son génie qu’illustre l’imposante sculpture de Calder.