Gilles Mihalcean est né en 1946, à Montréal, où il vit et travaille. Référence en matière de sculpture (Prix Paul-Émile-Borduas, 2011), il s’implique dans le monde des arts autant comme artiste que comme auteur, commissaire et enseignant.
Ayant réalisé plusieurs œuvres d’art publiques, Gilles Mihalcean a tenu plusieurs expositions solos et ses œuvres figurent dans plusieurs grandes collections publiques et privées canadiennes.
Dans ses œuvres, Gilles Mihalcean accorde une place importante à la disposition des volumes dans l’espace à partir d’un emploi de matériaux variés. Son processus de création confère à ses œuvres un caractère narratif indéfini, ouvrant ainsi la possibilité à une multitude d’interprétations.
Description de l'oeuvre
L’artiste a choisi le « daleth », un graphème phénicien en forme de triangle qui signifie également « porte », pour rendre hommage à la communauté libanaise de Montréal. Cette lettre, qui rassemble plusieurs éléments au fort potentiel symbolique, lui permet d’inscrire de manière permanente dans un lieu public très fréquenté par cette communauté, le parc Marcelin-Wilson, la mémoire des premiers arrivants libanais sur le territoire montréalais.
Sous forme d’une pyramide ouverte intégrée à un aménagement fait de végétaux, d’un sentier et de dalles de granit, Daleth présente trois tableaux. Sur un côté, une route en perspective pointe vers la cime de cette montagne triangulaire où triomphe le cèdre, emblème du Liban. Ce chemin est le symbole du commerce ambulant qui a occupé les premiers arrivants libanais autant que la porte permettant la rencontre de diverses cultures que constitue l’immigration. Sur la seconde face, trois rames sortant de la structure de granit rappellent l’histoire des Phéniciens, ancêtres des Libanais, qui s’adonnaient au commerce de bois de cèdre par bateau. Sur la dernière face sont inscrits les 22 graphèmes phéniciens, le premier alphabet inventé par ce peuple.
Le travail de Mihalcean se comprend comme une profusion de symboles qui donne lieu, en dernière instance, à l’appropriation personnelle du spectateur du sens de l’œuvre. Ainsi, par l’inclusion de divers éléments phares de la culture libanaise et de son histoire, Daleth propose plusieurs perspectives par lesquelles commémorer le premier contingent du Liban à arriver dans la région.