Originaire de Granby, Charles Daudelin, sur les conseils de Paul-Émile Borduas, envisage d’emménager à Montréal et de suivre des cours à l’École du meuble de 1939 à 1943. Élu membre de la Société d’art contemporain en 1941, il séjourne consécutivement à New York et à Paris, où il fréquente notamment l’atelier de Fernand Léger. Enseignant à l’École des beaux- arts de Montréal, l’artiste y crée la section « d’art intégré », en 1963. Parmi ses réalisations les plus prestigieuses en art d’intégration, notons le retable de la chapelle du Sacré-Cœur de la basilique Notre-Dame et la sculpture-fontaine l’Embâcle à la place du Québec à Paris.
Description de l'oeuvre
Structure composée de cinq colonnes en acier placées à l’intérieur d’une base en granit. Chaque mât est surmonté d’une longue tige dont la direction et l’inclinaison fluctuent selon les effets du vent. En contraste avec l’architecture, la proximité de l’autoroute, la congestion de l’espace, l’artiste a voulu développer un projet à la verticale, linéaire. Par ailleurs, la base circulaire en granit permet à l’œuvre d’avoir un champ délimité dans l’espace.
Au milieu des années 1970, Daudelin s’intéresse de plus en plus aux structures légères, aériennes. « Je vais vers des choses transparentes, presque immatérielles, qui bougent au vent. J’aime penser qu’il y a du vent, de la pluie, de l’eau pour faire marcher les choses… » [Source : Charles Daudelin, Musée d’art contemporain de Montréal, 1974, p.5]. L’usage des éléments comme matière intrinsèque à l’oeuvre se remarque dans plusieurs autres de ses œuvres, pensons notamment à Cinétique boréale (1999), œuvre située à Pointe-Claire au jardin du Centre culturel Stewart Hall. Un prototype de Éolienne V, d’une hauteur de 305 cm, est exposé sur la promenade Samuel-De Champlain à Québec, et appartient au Musée national des beaux-arts du Québec.