Née à Arthabaska, Lisette Lemieux a d’abord complété un baccalauréat en pédagogie à l’Université de Sherbrooke avant d’entreprendre des études en arts. Elle détient un baccalauréat ès arts de l’Université Laval, une licence en histoire de l’art de l’Université de Montréal, un baccalauréat et une maîtrise en arts plastiques de l’UQAM.
Depuis 1975, elle a participé à de nombreuses expositions individuelles et collectives au Québec et à l’étranger. Elle a également réalisé plusieurs œuvres d’art public, notamment Transcription 92 (1992) au centre Pierre-Péladeau et Kristallnacht (Nuit de cristal) (2003) au Musée de l’Holocauste Montréal. En 2006, son œuvre Liber a été offerte par la Ville de Montréal à l’UNESCO, à l’occasion de l’événement Montréal, capitale mondiale du livre.
Description de l'oeuvre
L’œuvre emprunte la forme d’une frise courant sur les murs du hall d’entrée du Centre commémoratif de l’Holocauste. Cette frise de couleur noire est percée des mots APPRENDRE – RESSENTIR – SE SOUVENIR en français, en anglais, en hébreu et en yiddish. La lecture se fait selon un déroulement visuel continu de gauche à droite et de droite à gauche, pour respecter l’ordre des lectures sémitiques. En arrière-plan de ces mots se trouve un plan formé de verre brisé, éclairé de l’intérieur à l’aide de néons, évoquant la kristallnacht, la nuit des vitrines fracassées survenue en novembre 1938. La graphie linéaire des mots reprend celle du pochoir permettant l’application d’inscriptions sur des marchandises destinées à l’expédition, en lien avec le déplacement des sombres convois conduisant des hordes humaines vers leur destin tragique. Les brèches lumineuses ménagées dans l’épaisseur des volumes sombres, défilant en pourtour, laissent surgir la lumière de ces « nuits déambulatoires » (image empruntée à Théophile Gauthier). Le passage de l’obscurité à la lumière est également suggéré par le fond dégradé du noir au clair, logé derrière le plan vitré. Des profondeurs de l’abîme surgit l’espoir. L’installation d’un dispositif d’éclairage à l’aide de néons, à tonalité froide, accentuée par la couleur glauque du verre fracassé, contribue à créer une atmosphère associée à ces événements