L’art public occupe une place centrale dans la pratique de Jean-Pierre Morin, qui y voit un potentiel pour générer des situations réflexives, artistiques et esthétiques. Depuis la fin des années 1980 d’ailleurs, l’artiste a réalisé une trentaine d’œuvres publiques. Monumentales et séduisantes, celles-ci naissent d’un intérêt profond pour le travail de la matière et reflètent une recherche poussée de la forme. Entretenant un rapport avec le lieu et avec l’espace, ce travail revêt aussi des caractéristiques qui se rapportent à l’installation. Né en 1951, Jean-Pierre Morin étudie la sculpture à l’École de sculpture de Saint-Jean-Port-Joli (1968-1971) en plus d’obtenir un baccalauréat en beaux-arts de l’Université Laval à Québec (1978) et une maîtrise en beaux-arts, option sculpture, de l’Université Concordia, à Montréal (1984). Depuis ce temps, il a exposé ses œuvres au Québec, à Toronto et aux États-Unis dans une vingtaine d’expositions solo et plus de 80 expositions collectives. En 2003, le Musée Régional de Rimouski présente « De l’objet comme poétique esthétique : Jean-Pierre Morin », une importante exposition du travail de l’artiste accompagné d’un catalogue. En 2008, Morin remporte le Prix de la Fondation Monique et Robert Parizeau pour son œuvre « Trombe », installée sur le site du Musée national des beaux-arts du Québec.
En 2016 il fait l’objet d’une exposition d’envergure au 1700 La Poste qui produit un documentaire et publie une monographie présentant le parcours artistique de l’artiste.
Description de l'oeuvre
Cette œuvre s’inspire de l’esprit du parc comme lieu de rassemblement, de détente et de jeu. Elle attire le regard et invite le passant à prendre une pause : un temps d’arrêt. Ainsi, du haut de ses cinq mètres, Temps d’arrêt devient le contrepoint du kiosque à musique situé dans la partie est du parc Molson. Érigée comme un monolithe, l’œuvre répond à la symétrie de ce parc. Sa verticalité réitère l’aspect majestueux et imperturbable des nombreux arbres matures qui habitent ce territoire. D’un côté, le choix de matériaux industriels (acier Corten et aluminium) ainsi que le style tubulaire de la composition sculpturale tranchent radicalement avec la nature environnante. De l’autre, les formes organiques de l’aluminium et la verticalité de la base, qui rappellent respectivement les branches et les troncs d’un arbre, contribuent à l’intégration de l’œuvre au lieu. Par ailleurs, la couleur orangée du Corten, qui se démarque autant de la végétation estivale que de la neige en hiver, crée, à elle seule, un point de repère incontournable.