Carole Simard-Laflamme est née en 1945 à Baie-Saint-Paul (Québec). Après des études en arts et en architecture, elle fait des études en muséologie à l’Université de Montréal. Elle parachève sa formation en voyageant sur tous les continents. Boursière à plusieurs reprises, elle a parcouru l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient afin de découvrir les traditions d’ailleurs. Ses voyages et ses études sur les diverses techniques de tissage traditionnelles lui ont permis de mesurer les liens puissants qui relient l’être humain et son environnement.
Au cours de sa carrière, elle a également participé aux Biennales de la Tapisserie contemporaine de Montréal et présenté plus de 50 expositions en solo au Québec, au Canada et en Europe. Dans son désir de décloisonner les disciplines, elle associe aux textiles des éléments d’architecture et des éléments sonores. Soucieuse de renforcer la présence du textile dans l’art actuel, elle a réalisé plus de 26 œuvres monumentales intégrées à l’architecture. En 2006-2007, elle a été directrice artistique invitée au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul.
Le thème de l’habitat humain est toujours présent dans sa production. Pendant des études en architecture, elle s’intéresse davantage au thème de la relation de l’homme avec son habitat. Cette étude va donner Habit-Habitat-Habitus qui va lui permettre de se rendre à la Compétition internationale de textile au Japon en 1989.
Dans la réalisation de ses œuvres, en plus de ses habituelles collaborations, elle s’ouvre à différentes disciplines. Ainsi, à la suite de ses études et recherches en musicologie à l’Université de Montréal, elle unit fibre et musique à de nombreuses reprises lors de ses collaborations avec le compositeur François Tousignant. Elle intègre également la photographie et la danse à ses créations.
Description de l'oeuvre
L’immense structure colorée qui se déploie au-dessus de l’escalier est composée de 21 panneaux suspendus à des hauteurs différentes. Ceux-ci sont regroupés pour former neuf modules qui ressemblent à des cages de différentes formes : prisme à base triangulaire, parallélogrammes en trois dimensions. Chaque panneau grillagé laisse pénétrer la lumière naturelle provenant des fenêtres situées au-dessus de l’escalier.
L’œuvre anime et donne de l’éclat aux murs de béton grâce à ses couleurs vives. La structure de métal est entièrement recouverte de fibres textiles nouées selon une technique de tissage typiquement québécoise : le double chainage tressé.
Au printemps 1979, l’Université de Montréal lance un concours afin de choisir deux œuvres pour le CEPSUM. Une sculpture située aux abords du CEPSUM et une murale située sur le mur de béton de 200 pieds linéaires, situé à l’intérieur de l’entrée principale du CEPSUM. C’est ce projet qui a remporté le concours. Pour le réaliser, l’artiste a employé huit personnes. Ainsi, un biologiste, une éducatrice, une infirmière et d’autres personnes, à ce moment-là sans emploi, y ont travaillé pendant 10 mois. L’artiste voulait que l’œuvre symbolise les liens que tissent les êtres humains tout au long de leur vie.
La tapisserie actuelle n’est plus considérée comme uniquement de l’art décoratif, mais comme une expression artistique tenue pour l’égale de la peinture et de la sculpture. Elle a quitté les murs et s’engage dans l’espace. Carole Simard-Laflamme fait partie de ces artistes québécois qui ont transformé les arts textiles au Québec. On songe ici à Micheline Beauchemin et à Lucienne Cornet.