{"title":"Jeanne au b\u00fbcher | Art Public Montr\u00e9al","thisUrl":"https:\/\/artpublicmontreal.ca\/oeuvre\/jeanne-au-bucher\/","body_class":"apm_artwork-template-default single single-apm_artwork postid-54308 apm lang-fr apm-full-js nav-env-classic","query_hud":null,"active_filter":null,"alternate_language_url":"https:\/\/artpublicmontreal.ca\/en\/oeuvre\/jeanne-au-bucher\/","clear_filter_collection":0,"clear_filter_tour":"clear","data_attributes":{"data-view-type":"apm_artwork"},"filter_root_url":"\/collection\/","artworkNav":false,"mapMarkers":[{"id":54308,"slug":"jeanne-au-bucher","title":"Jeanne au b\u00fbcher","permalink":"https:\/\/artpublicmontreal.ca\/oeuvre\/jeanne-au-bucher\/","year":"1944","loc":{"lat":"45.50169802997504","long":"-73.6167186498642"},"artist_names":"<span>Maxime<\/span> <strong>Real del Sarte<\/strong>","thumb":"https:\/\/artpublicmontreal.ca\/wp-content\/uploads\/2015\/09\/UdeM_Real_del_Sarte-150x150.jpg","infoBox":false,"cat_color":"#e50f09","env":"outdoor","singleArtwork":true}]}
Maxime Real del Sarte est né en 1888 à Paris et a grandi dans une famille ouverte au monde de l’art. Il comptait parmi ses ancêtres le peintre Andrea del Sarto que François 1er avait fait venir d’Italie. Real del Sarte est le neveu du compositeur Georges Bizet et le disciple préféré du sculpteur Paul Landowski, directeur de l’École des beaux-arts de Paris en 1939 et auteur du Christ rédempteur de Rio de Janeiro.
Real Del Sarte entre à l’École des beaux-arts de Paris en 1908 et devient président des Camelots du Roi. Très proche de l’Action française, un mouvement nationaliste et monarchique, il s’est retrouvé en prison à quelques reprises. Aujourd’hui, l’université d’été de l’Action française porte son nom.
La carrière de l’artiste est interrompue par la Première Guerre mondiale. De retour du front, malgré son amputation de son avant-bras gauche, il n’en continue pas moins son travail de sculpteur. Modelant la maquette lui-même, il confie à d’autres le travail au ciseau. Real del Sarte termine une œuvre commencée en 1914, Le Premier toit, qui reçoit le Grand Prix national des Beaux-arts en 1921. La popularité de l’artiste va grandissant et celui-ci reçoit de nombreuses commandes, dont plusieurs monuments commémoratifs. L’artiste privilégie dans ses œuvres les lignes épurées, les compositions en hauteur pour symboliser l’élévation de l’âme. Sa carrière s’étend jusqu’aux années 1950. Il se révèle probablement le sculpteur de sa génération ayant dressé le plus de monuments à travers la France. Bien que de facture traditionnelle, sa production artistique s’inscrit dans le mouvement en France du renouveau de l’art sacré après la Première Guerre mondiale.
Jeanne d’Arc est représentée les yeux fermés, en prière, les pieds sur le bûcher, les flammes léchant ses vêtements. L’ensemble est épuré, les plis du vêtement et le feu du bûcher simplement stylisés. L’accent est mis sur le visage en prière de Jeanne d’Arc. En pierre dure du Poitou, la sculpture mesure un peu plus de trois mètres et pèse quatre tonnes.
L’artiste a fait graver à sa base avec sa signature « J’ai fait cette œuvre avec amour pour nos amis canadiens, à la gloire de la sainte patronne de la paix du monde ». La couleur de la pierre beige et la texture granuleuse s’harmonisent avec la brique chamois employée par Ernest Cormier pour le revêtement du pavillon Roger-Gaudry.
Cette sculpture est l’une des cinq répliques de la statue originale de 1928 offerte par l’artiste à la ville de Rouen en France. L’artiste avait d’abord promis cette sculpture à Franklin D. Roosevelt, le président des États-Unis. À la suite du décès de ce dernier en 1945, il décide de l’offrir, en 1950, à Mgr Maurault, alors recteur l’Université de Montréal. L’œuvre témoigne de l’amitié franco-canadienne et du caractère religieux de l’Université à cette époque.
La sculpture commence alors un long périple. Elle quitte la carrière de Jardes, dans le Poitou-Charentes, au printemps 1950, pour Nantes, en direction du port d’Anvers. Elle est embarquée en septembre sur le Beaverlake, de la compagnie Canadien Pacific et arrive à Montréal quelques semaines plus tard.
L’inauguration est prévue pour le printemps 1951. L’artiste, trop malade pour se rendre outre-mer, se résigne à ne pas assister à cette « manifestation d’amitié franco-canadienne » et exprime au recteur de l’Université « tout le bonheur qu’(il aurait) de pouvoir lui apporter, au moment de l’inauguration, un sachet de terre pris à l’endroit précis du bûcher de Jeanne d’Arc ».
Catholique fervent, l’artiste voue un culte particulier à Jeanne d’Arc représentant pour lui le patriotisme français et la foi catholique. Il fonde une association nommée « Les Compagnons de Jeanne d’Arc ». L’artiste a représenté avec de divers attributs cette figure historique : en ange de paix, en martyre, en guerrière à cheval, portant l’épée, le casque, le bouclier, brandissant le rameau ou l’oriflamme avec ses compagnons, devant ses juges ou aux côtés de sa mère. En bronze, en pierre, en argent, en plâtre, en cire, en bois, en marbre ou en terre cuite, cette héroïne cadence la production de Real Del Sarte.